Instagram, le réseau dédié aux photos et vidéos du groupe Facebook, a allongé lundi la liste d'images interdites susceptibles d'encourager le suicide ou l'automutilation, en y ajoutant les dessins et autres contenus fictifs.
Très populaire chez les jeunes, Instagram avait déjà interdit, début février, les photos montrant des blessures infligées à soi-même, pour aider à lutter contre ce fléau.
"Nous n'autoriserons plus de représentations fictives d'automutilation ou de suicide sur Instagram, telles que des dessins ou du contenu de films ou de bandes dessinées", a déclaré le patron d'Instagram, Adam Mosseri, dans un billet de blog.
"Nous retirerons également les images qui ne montrent pas (directement) l'automutilation ou le suicide mais sont relatives aux matériaux ou méthodes s'y associant", a-t-il ajouté.
La décision d'interdire de telles images avait été prise alors que le père d'une jeune Britannique, Molly Russell, qui s'est suicidée en 2017 à l'âge de 14 ans, accusait Instagram d'avoir une responsabilité dans ce drame. L'adolescente avait, selon son père, consulté beaucoup de contenu lié au suicide ou à l'automutilation.
Le patron d'Instagram s'était alors dit "bouleversé" par la mort de l'adolescente. "C'est le genre de choses qui vous frappe en plein coeur et ne vous quitte plus", avait-il déclaré dans un entretien au quotidien britannique The Daily Telegraph.
"La réalité tragique est que certains jeunes sont influencés négativement par ce qu'ils voient en ligne et risquent donc de se blesser", a déclaré lundi M. Mosseri dans son billet de blog. "C'est un risque réel", a-t-il reconnu.
Instagram a indiqué que dans les trois mois ayant suivi le changement de politique, le service avait "réduit la visibilité de, ou ajouté des écrans de sensibilité" à plus de 834.000 éléments de contenu.