Victime d'un dérapage de sa dette, le vendeur en ligne d'équipements de haute technologie Groupe LDLC assure être en mesure de la réduire "fortement" au cours de son nouvel exercice, grâce en particulier à des cessions immobilières.
Le groupe basé à Limonest (métropole de Lyon) a vu son endettement net passer en un an de 52,4 millions d'euros à 61,5 millions d'euros, selon un communiqué publié jeudi. Il représentait ainsi 115% des fonds propres, au lieu de 86% en 2017/18.
En fin d'exercice, Groupe LDLC n'était ainsi plus en mesure de respecter les clauses fixées par ses banques mais celles-ci ont accepté "à l'unanimité" de lui laisser un répit.
L'entreprise compte mettre ce délai à profit pour se désendetter grâce à la cession de son entrepôt de Nantes et le désengagement de son siège social flambant neuf, qui fait l'objet d'un crédit-bail.
Ces deux opérations devraient permettre au groupe de réduire son endettement de l'ordre de 33 millions d'euros, ce qui correspondrait à une division par plus de deux, a expliqué à l'AFP le directeur général Olivier de la Clergerie. "Facialement, notre endettement peut paraître important, mais il y a des actifs en face", a-t-il relevé.
Au cours de l'exercice achevé fin mars, le groupe est, comme prévu, "tombé dans le rouge", avec une perte nette de 4,3 millions d'euros, succédant à un bénéfice de 5,4 millions d'euros.
Sur un chiffre d'affaires de 507,5 millions d'euros, LDLC a dégagé un excédent brut d'exploitation (Ebitda) modestement excédentaire de 2,0 millions. Si le résultat courant est négatif, lui, de 6,1 millions, la perte nette est un peu moins prononcée grâce à une reprise d'impôts.
Groupe LDLC estime avoir pris de plein fouet l'augmentation de ses investissements alors que ses marchés évoluaient de manière "particulièrement défavorable": envolée du prix des mémoires informatiques DRAM, tensions sur le marché des cartes graphiques plébiscitées par les "mineurs" de cryptomonnaies et difficultés d'approvisionnement de certains processeurs de l'américain Intel.
"Ces phénomènes n'avaient rien à voir les uns avec les autres mais ils se sont enchaînés", a relevé M. de la Clergerie, qui dit n'avoir rien connu de tel depuis la création de l'entreprise.
S'adressant en premier lieu à une clientèle de "geeks" et de passionnés de jeux vidéos, Groupe LDLC a été "plus impacté" par ces phénomènes que "nombre de concurrents plus généralistes", a relevé M. de la Clergerie.
Le groupe a toutefois sensiblement redressé ses comptes sur le second semestre, aidé par une conjoncture plus favorable et l'impact de ses premières mesures de restructuration. "Sur le second semestre, on est sur un résultat opérationnel à l'équilibre et un Ebitda à +4 millions", a plaidé le responsable.
"L'ensemble des phénomènes de marché que nous avons connus ont disparu ou sont en passe de disparaître", ce qui devrait "mécaniquement" ramener le groupe à des ratios financiers "bien plus habituels", a-t-il ajouté.
"Le message d'aujourd'hui est qu'on a connu une année complexe et difficile qui ne remet pas en cause les fondamentaux et le modèle d'entreprise du groupe", a résumé M. de la Clergerie.
Le marché semble prêt à l'entendre: le titre LDLC, qui valait 37,50 euros fin 2016 avant de tomber à 5,50 euros, a bondi jeudi de 16,95% (à 6,90 euros) en anticipation de ces résultats. A ce prix, le groupe était valorisé 44 millions d'euros.
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