L'intersyndicale de General Electric (GE) à Belfort et des élus ont annoncé mardi leur intention de mettre en demeure le gouvernement pour exiger que l'industriel américain respecte les engagements pris au moment du rachat du pôle énergie d'Alstom en 2014 et suspende son plan de suppression d'un millier d'emplois.
"Il faut y aller étape par étape. La première des choses, c'est une mise en demeure par le collectif (...) adressée au ministre de l'Economie pour s'assurer que General Electric respecte les engagements qu'il a pris", a déclaré, en déplacement à Belfort, le député Olivier Marleix (LR).
Ex-président de la commission d'enquête à l'Assemblée sur la politique industrielle de la France, il avait saisi la justice en janvier pour qu'elle enquête sur les circonstances de la vente du pôle énergie d'Alstom à GE en 2014.
Outre la promesse de la création de 1.000 emplois nets que GE n'a pas tenue et pour laquelle il doit payer des pénalités, le géant industriel américain s'était aussi "engagé à maintenir l'essentiel des activités turbines à gaz de 50 Hertz de Belfort et à maintenir le centre de décision mondiale (de cette activité) à Belfort", a rappelé M. Marleix, soulignant que cet engagement "a une valeur juridique".
"C'est notre avocate qui va préparer cette demande de mise en demeure" qui doit être envoyée "rapidement", a indiqué Philippe Petitcolin, délégué syndical CFE-CGC, à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale avec les députés Olivier Marleix (LR), Fabien Roussel (PCF) et Bastien Lachaud (LFI).
Autour d'eux s'est constitué un collectif comprenant des parlementaires, des représentants des collectivités locales, des personnalités politiques locales, des représentants syndicaux du patronat et des salariés. Les membres de ce collectif devraient tous signer cette mise en demeure, qui exigera une suspension du plan social prévu par General Electric et envisage la possibilité d'intenter "une action en justice contre l'Etat" si rien n'est fait pour faire respecter l'accord de 2014.
GE a annoncé fin mai son intention de supprimer environ 1.050 postes en France, dont presque 800 dans l'entité turbines à gaz du site de Belfort, soit la moitié de ses effectifs. Au total, GE emploie 4.300 salariés à Belfort.
Ce plan social "est la conséquence d'un projet beaucoup plus global, à l'échelle mondiale", qui "a touché 12.000 personnes dans le monde" et "malheureusement, aujourd'hui, on n'a pas de plan B", a déclaré le directeur des opérations industrielles pour l'Europe de GE Power, Patrick Maffeis, dans une interview publiée dimanche par l'Est Républicain.
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