Plusieurs sites d'information sur la santé parmi les plus visités au Royaume-Uni partagent des données sensibles, tels que les pathologies ou symptômes consultés, avec des dizaines d'entreprises dont les géants américains Google, Amazon et Facebook, révèle mercredi le Financial Times.
Le quotidien des affaires a analysé 100 sites de santé et s'est rendu compte que 79 d'entre eux ont transmis les "cookies", des traceurs pistant l'activité des visiteurs, sans leur consentement contrairement à ce que prévoit la loi.
Le FT explique que des données comme des symptômes, des diagnostics médicaux, des noms de médicaments ou des informations sur les règles et la fertilité ont fuité, en priorité vers DoubleClick, la branche publicitaire de Google, suivi du géant du commerce Amazon, du réseau social Facebook et du groupe informatique Microsoft.
Ces révélations interviennent au moment où le régulateur britannique de la protection des données (ICO) tente d'assainir les pratiques de l'industrie publicitaire en ligne et lui a donné jusqu'à décembre pour renforcer ses contrôles notamment sur les données sensibles comme celles relatives à la santé.
L'article du FT est une nouvelle illustration des craintes grandissantes autour de l'utilisation des données personnelles par les géants américains du numériques.
Dernière affaire en date, un partenariat entre Google et Ascension, une organisation de santé, suscite une vague d'inquiétude aux Etats-Unis, cet accord devant permettre de recueillir et d'analyser les données médicales de dizaines de millions de patients pour aider les médecins à mieux déterminer les traitements.
Au Royaume-Uni, Facebook avait accepté fin octobre de payer une amende de 500.000 livres à l'ICO à la suite de la retentissante affaire Cambridge Analytica et de l'utilisation à leur insu de données de millions d'utilisateurs.
Cette firme britannique a récupéré les données de 87 millions d'utilisateurs de Facebook pour mener des campagnes de manipulation politique, notamment aux Etats-Unis lors la présidentielle de 2016 ou lors du référendum sur le Brexit.
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