Le géant britannique des télécoms BT a publié jeudi des résultats annuels mitigés face à une vive concurrence et devrait être encore à la peine pour le prochain exercice, en attendant de tirer parti de sa restructuration.
Le groupe, héritier de l'opérateur historique British Telecom, a vu son bénéfice après impôt progresser légèrement de 6% à 2,16 milliard de livres (2,5 milliards d'euros), au cours de son exercice 2018-2019 achevé fin mars, selon un communiqué.
BT a pu profiter en partie de ses efforts d'économies dans le cadre de son plan de restructuration annoncé en mai 2018, qui passe par la suppression prévue de 13.000 emplois et le déménagement de son siège londonien.
Ces mesures sont censées relancer un groupe dont les performances financières et boursières ont été à la traîne ces dernières années, sans compter la mise au jour, fin 2016, d'un retentissant scandale comptable dans sa branche italienne.
L'amélioration du bénéfice net masque toutefois des performances contrastées.
Le groupe a amélioré sa rentabilité dans ses activités auprès des particuliers, dont l'opérateur mobile EE, mais a connu encore des difficultés auprès des entreprises et dans sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l'ensemble des opérateurs au Royaume-Uni.
Ses performances opérationnelles sont en berne, comme en témoigne un bénéfice brut d'exploitation hors éléments exceptionnels en baisse de 2% à 7,39 milliards de livres, conforme à ses objectifs.
Son chiffre d'affaires a, lui, reculé de 1% à 23,4 milliards de livres.
Le nouveau directeur général Philip Jansen, en poste depuis février, n'a pas caché le long chemin qui reste à parcourir pour son groupe.
"Nous sommes bien positionnés dans un marché britannique très difficile et concurrentiel, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire pour réussir et créer de la valeur sur le long terme", souligne-t-il dans le communiqué.
Selon lui, BT doit désormais investir, que ce soit dans les réseaux, l'internet fixe ou le mobile, notamment en devenant un acteur important de la futur 5G dont le lancement est "imminent", cette technologie devant être disponible dans 16 villes britanniques cette année.
Le groupe veut en outre accélérer dans la fibre optique en portant son objectif de 3 millions à 4 millions de bâtiments nouvellement reliés aux réseaux d'ici 2021.
En attendant, le groupe s'attend à des résultats en baisse pour l'exercice 2019-2020. Hors éléments exceptionnels, il prévoit un chiffre d'affaires en repli de 2% et un bénéfice brut d'exploitation compris entre 7,2 et 7,3 milliards de livres.
Malgré ces perspectives moroses et les investissements promis, BT a choisi de maintenir le montant de son dividende cette année.
"Il ne fait aucun doute que BT va mettre la main à la poche pour financer des dépenses supplémentaires et cela signifie que des augmentations du dividende sont exclues pour l'instant", observe George Salmon, analyste chez Hargreaves Lansdown.
"Mais cela aurait pu être pire pour les investisseurs puisque certains craignaient qu'il ne soit réduit compte tenu du montant de la dette et des pertes du système de retraite", note-t-il.
Le titre de BT était quant à lui en baisse de 1,14% à 216,75 pence à la Bourse de Londres vers 09H20 GMT, soit davantage que l'indice vedette britannique qui évoluait en léger repli.
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