La répartition des fréquences sur la bande de 3,6 GigaHertz (GHz), qui doit être attribuée en fin d'année et servira pour le déploiement de la 5G, doit se faire de façon aussi équilibrée que possible afin de garantir la concurrence, a estimé mardi Xavier Niel, le fondateur d'Iliad, lors d'une conférence de presse.
Interrogé en marge de la présentation des résultats semestriels de son groupe, maison mère de Free, M. Niel a estimé que "60 MHz (de largeur de fréquence, NDLR) nous semblent être un minimum nécessaire pour offrir une bonne 5G".
"Nous sommes totalement alignés avec Bouygues Telecom sur cette idée", a insisté Xavier Niel, pour qui les enchères à venir sur la 5G "me rappellent ce qui avait été fait lors de la 3G, qui avait failli tuer le troisième opérateur alors (Bouygues Telecom, NDLR) avant que l'Etat n'en change les règles en catastrophe".
"On a le sentiment que tout a été fait pour faire plaisir à tout le monde: l'Etat qui veut plus d'argent, les collectivités qui veulent de la couverture, l'opérateur historique, qui n'a même sûrement rien demandé. Mais c'est quelque chose qui peut être potentiellement mortel, pour Bouygues Telecom comme pour nous", s'est inquiété M. Niel.
"Tout ce qui a été fait jusqu'ici (dans le secteur des télécoms, NDLR) l'a été précisément pour garantir la concurrence, si l'on reste en l'état concernant la 4G, ce ne sera pas le cas", a ajouté Xavier Niel.
L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a mis en consultation publique les conditions probables d'attribution de la bande de fréquence 3,6GHz, ainsi que les obligations qui en découleraient pour les opérateurs, une attribution qui devrait intervenir au plus tard en janvier 2020.
Le régulateur prévoit notamment, de mettre en place des lots de 40 MHz de bande de fréquence, avec l'impossibilité pour un opérateur de dépasser les 100 MHz, alors qu'un peu plus de 300 MHz seront répartis entre les 4 opérateurs.
La 5G, nouvelle génération de téléphonie mobile, est très attendue, en particulier sur le marché entreprise, où elle est considérée comme une technologie de rupture, à même d'accélérer la transformation numérique des entreprises et le développement de nouveaux services et technologies, comme la médecine connectée, la voiture autonome ou encore la réalité augmentée. Autant de services très consommateurs de bande passante.
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