Le groupe Expedia a entamé sa transformation pour faire face à l'évolution numérique de son marché, mais pas encore suffisamment pour affronter les effets secondaires des ajustements d'algorithmes de Google ou à la concurrence de Airbnb.
Le voyagiste en ligne américain, qui a réalisé 3,56 milliards de chiffre d'affaires au troisième trimestre, a annoncé mercredi revoir à la baisse ses objectifs pour 2019.
Il prévoit désormais une croissance de son bénéfice opérationnel (Ebitda) comprise entre 5 et 9% sur l'année, contre 15% auparavant.
Le titre de l'entreprise, qui regroupe toute une série de sites permettant de réserver des chambres d'hôtel, des billets d'avion ou des voitures de location, perdait plus de 12% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
"Nous ne sommes pas satisfaits de nos résultats" a admis Alan Pickerill, le directeur financier du groupe, lors d'une conférence aux analystes.
Parmi les causes de cette déception, Mark Okerstrom, le PDG d'Expedia, a cité les manifestations qui durent à Hong Kong depuis des mois, et surtout des volumes de plus en plus faibles de consommateurs orientés vers les sites du groupe lors de leurs recherches sur Google.
Expedia comprend Hotels.com, Hotwire, Travelocity, Cheaptickets, Egencia ou encore CarRentals.com.
"Nous assistons à une poussée vers le bas des pages (de résultats)", a-t-il expliqué. "Google teste de nouveaux produits (de nouveau algorithmes, NDLR) et cherche à générer plus de revenu par visiteur, c'est la réalité d'internet aujourd'hui".
Son groupe doit donc diversifier sa stratégie de marketing, au lieu d'apparaître presque gratuitement en tête des résultats du moteur de recherche dominant. Le groupe a par exemple investi dans les influenceurs sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook), les publicités vidéos en ligne, etc.
"Nous sommes contents des retours, mais l'impact réel est beaucoup plus difficile à mesurer et pas aussi bon que celui de l'optimisation sur les moteurs de recherche (techniques permettant d'apparaître en haut de la page, NDLR)", constate le patron.
La déception trimestrielle vient aussi de Vrbo (ex-Home Away), sa filiale de location saisonnière type Airbnb, et Trivago (comparateur d'hôtel sur internet).
Vrbo a vu ses recettes progresser de 14% en un an, à 467 millions de dollars au troisième trimestre, c'est moins bien qu'attendu par les analystes. Quant à Trivago, ses revenus ont baissé de 6%, à 279 millions.
Enfin Expedia continue de faire face à des hausses de coûts et de dépenses, notamment pour financer sa migration vers le "cloud", l'informatique dématérialisée. Le voyagiste a aussi été affecté par la nouvelle taxe numérique française.
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