Google doit négocier avec les éditeurs et agences de presse la mise en oeuvre en France de la réforme européenne accordant des droits d'auteurs aux médias, a réclamé fermement mardi le Premier ministre Edouard Philippe.
La position adoptée la semaine dernière du géant américain du numérique "n'est pas acceptable", a lancé à l'Assemblée le chef du gouvernement.
Google a annoncé le 25 septembre de nouvelles règles qui s'appliqueront fin octobre en France, en vertu de la loi qui instaure notamment un "droit voisin" au profit des éditeurs de journaux et magazines et les agences de presse, dont l'AFP. Ce texte vise à les aider à faire rémunérer la reprise de leurs contenus sur les plateformes en ligne et autres agrégateurs, pour compenser l'effondrement de leurs recettes publicitaires traditionnelles, tandis que les géants du Net, dont Facebook et Google, se taillent la part du lion des revenus publicitaires en ligne.
Les règles présentées par Google ont fait bondir les médias et le gouvernement.
Dans ce nouveau système, les éditeurs de presse basés en Europe devront désormais décider individuellement si, en France, des extraits de leurs infos (textes, vidéos...), ou "snippets", et autres images miniatures (appelées aussi vignettes ou "thumbnails") continueront d'apparaître à côté des liens renvoyant vers leurs sites. Pour les éditeurs qui accepteront, ces extraits s'afficheront sans qu'ils soient rémunérés.
Selon Edouard Philippe, "imposer ainsi de manière purement unilatérale les règles du jeu et écarter toute place à la négociation, c'est contraire à la fois à l'esprit et à la lettre de la directive".
"Peut-être faut-il espérer que cette démarche de Google est une erreur d'appréciation et non une volonté d'engager une épreuve de force avec la France et surtout avec l'Europe", a-t-il poursuivi avant d'inviter Google à engager "une négociation avec les éditeurs et les agences de presse".
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