Deux anciens employés de Twitter et un Saoudien ont été inculpés aux Etats-Unis pour avoir fourni à Ryad des informations sur des utilisateurs du réseau social critiques envers la famille royale saoudienne, a annoncé mercredi la justice américaine.
"Ces agents saoudiens ont fouillé dans les systèmes internes de Twitter pour obtenir des informations personnelles sur des opposants au régime saoudien et des milliers d'autres utilisateurs" du réseau social, a déclaré dans un communiqué David Anderson, procureur fédéral en Californie.
Ali Alzabarah, 35 ans, Ahmad Abouammo, 41 ans, anciens employés du géant californien, sont accusés d'avoir entre la fin de 2014 et le printemps de 2015 utilisé leur accès privilégié au réseau pour se procurer des données confidentielles liées à des comptes Twitter au profit de l'Arabie saoudite, selon l'acte d'accusation.
Ils ont notamment transmis les adresses email ou IP, les numéros de téléphone et les dates de naissance des utilisateurs de ces comptes, en échange de cadeaux et d'argent liquide, d'après ce document.
Le troisième suspect, Ahmed Almutairi, est accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre les deux hommes et le gouvernement saoudien. Il est également soupçonné d'avoir aidé Ali Alzabarah à fuir les Etats-Unis après les premières questions formulées par la hiérarchie de Twitter.
MM. Almutairi et Alzabarah sont probablement en Arabie Saoudite, a précisé le ministère américain de la Justice qui a émis un mandat d'arrêt à leur encontre.
M. Abouammo, qui avait menti aux agents du FBI venus l'interroger en octobre 2018, a été arrêté mardi à Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis.