Le géant français du logiciel Dassault Systèmes, qui a publié un bénéfice net en hausse de 8% sur l'année 2019, a annoncé vouloir se développer dans les prochaines années dans le domaine de la santé, de la ville et des territoires.
"Nous avons passé trente années à digitaliser les objets" dans l'industrie aéronautique et automobile notamment, a expliqué Pascal Daloz, nommé directeur général délégué du groupe spécialiste notamment de la modélisation en trois dimensions.
"Nous proposons les vingt prochaines années de digitaliser la santé et peut-être le territoire et ses infrastructure", a-t-il déclaré dans un briefing téléphonique avec des journalistes.
Le domaine de la santé représente aujourd'hui 20% du chiffre d'affaires de Dassault Systèmes, notamment grâce à l'acquisition du groupe américain Medidata, spécialisé dans le suivi des essais cliniques.
"Mais si on se projette à terme, on peut recréer un équivalent Dassault Systèmes uniquement" dans ce secteur, dont "la numérisation est en retard comparativement à l'industrie, a dit M. Daloz.
Si Dassault Systèmes s'est déjà développé dans la formulation de médicaments et la modélisation d'instruments médicaux, "tout le secteur de la pratique médicale a besoin de la numérisation", a souligné le directeur général délégué.
Dassault Systèmes parie ainsi sur le concept de "jumeau numérique", qui doit permettre par exemple "de visualiser, tester, comprendre et prédire l'invisible, de l'effet qu'ont les médicaments sur une maladie aux résultats d'une opération chirurgicale".
Le domaine de l'aménagement et des territoires représente aujourd'hui "10%" du chiffre d'affaires, mais il a lui aussi un gros potentiel de croissance, a estimé M. Daloz.
"Les villes de demain ont besoin de jumeau numérique: vous ne savez pas développer un véhicule autonome" ou des "services de mobilité" sans "jumeau numérique" du territoire, a-t-il indiqué.
Dassault Systèmes a réalisé un bénéfice net en hausse de 8% sur l'année 2019 (données IFRS) à 615,3 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en progression de 15,5% à 4,0182 milliards d'euros.
Le bénéfice net par action, l'indicateur de référence du groupe, augmente de 7% à 2,34 euros (données IFRS), malgré un recul de 5% à 0,69 euros au quatrième trimestre.