Les réseaux télécoms, très fortement sollicités du fait du recours massif au télétravail et au confinement, "peuvent tenir", a affirmé vendredi le PDG d'Orange Stéphane Richard, se déclarant "prudent mais clairement rassurant" sur ce sujet.
"Nous avons un réseau qui a été conçu pour absorber des flux considérables" et est construit en prévision "d'un rythme régulier d'augmentation des usages", a-t-il dit vendredi sur RTL.
Sur le mobile par exemple, "on a un volume de +data+ (données NDLR) qui augmente de 40% chaque année, donc on est toujours obligé d'anticiper de plusieurs années", a-t-il dit.
Le PDG d'Orange a toutefois appelé les consommateurs a utiliser en priorité le WiFi lorsqu'ils le peuvent - chez eux par exemple - pour éviter de trop solliciter les réseaux mobiles.
"Si on veut que ces réseaux tiennent, et ils peuvent tenir, le premier geste c'est utiliser au maximum le WiFi donc le fixe", a-t-il souligné.
Selon Stéphane Richard, la situation actuelle, et notamment le télétravail "multiplié par 7", a mené à un "trafic voix multiplié par 2", la visioconférence "multipliée par 2", "et il y a des messageries internet comme WhatsApp dont on estime que le volume a été multiplié par 5".
D'un point de vue technique, les opérateurs ont "deux points de vigilance", l'interconnexion des réseaux et le trafic sur les câbles sous-marins vers les Etats-Unis.
Les opérateurs sont en train de renforcer les capacités d'interconnexion, qui permettent à un abonné d'un réseau de joindre l'abonné d'un autre réseau.
"Cela explique les difficultés que certains ont pu rencontrer ces derniers jours", a-t-il indiqué.
Et pour faire face à la montée en puissance du trafic de données vers les Etats-Unis - du fait de la vidéo à la demande ou des jeux vidéo en réseau par exemple -, Orange a "pris la décision de multiplier par deux la capacité de ces câbles, c'est pratiquement déjà opérationnel", a-t-il dit.
En cas de saturation des réseaux, les opérateurs télécoms peuvent être amené à donner la priorité au trafic lié aux services d'urgence ou aux usages de télétravail, au détriment d'usages plus "ludiques", a expliqué M. Richard.
"Nous avons déjà saisi le régulateur" des télécoms pour pouvoir parer à cette éventualité, qui dérogerait au grand principe de la "neutralité du net".
"Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-il dit.
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