La maison mère de la populaire application video chinoise TikTok va créer un centre de données en Inde, notamment en réponse aux pressions de New Delhi qui souhaite davantage de stockage de données privées sur son territoire national.
L'application, qui compte plus de 120 millions d'utilisateurs en Inde, en majorité des adolescents qui l'utilisent pour poster des vidéos amusantes de 15 secondes, s'est attirée le feu des critiques pour avoir stocké des données à Singapour et aux Etats-Unis.
La société mère chinoise de l'application, ByteDance, qui détient également le réseau social Helo, a indiqué, dans un communiqué transmis lundi par couriel à l'AFP, qu'elle était "en train d'examiner les options de services sûrs, sécurisés et fiables pour les clients indiens sur le territoire indien".
Cette déclaration survient au moment où l'Inde, qui constitue le marché de l'internet à plus forte croissance au monde, accuse les entreprises étrangères de la tech de "colonisation" des données et les enjoint de stocker leurs données en Inde.
Les régulateurs affirment que la localisation des serveurs de données est cruciale pour demander des comptes aux groupes internet au sujet de l'utilisation qu'ils en font et pour protéger la confidentialité des données de 1,3 milliard d'indiens.
Un régulateur indien a notamment accusé TikTok d'enfreindre la réglementation sur la confidentialité en partageant illégalement des données avec le gouvernement chinois.
Le gouvernement de Delhi a également questionné la société sur des accusations d'activités "anti-nationales" - susceptibles de porter atteinte aux intérêts du pays.
En avril, TikTok avait été brièvement interdite par un tribunal indien, accusée de promouvoir la pornographie auprès des enfants.
L'application a déjà été interdite au Bangladesh voisin et a reçu une amende de 5,7 millions de dollars de l'autorité américaine des télécommunications et de l'internet (FTC) fin février, qui lui reprochait de collecter illégalement les données personnelles de mineurs de moins de 13 ans, notamment leurs noms, adresses mail et postale. Des accusations réfutées par l'entreprise qui dit respecter les réglementations locales.