L'Union des fabricants (Unifab) et l'Association de lutte contre le commerce illicite (ALCCI) ont appelé lundi à la création d'un Observatoire dédié à "la veille, la prévention et la répression" de la contrefaçon, de la contrebande et de la vente frauduleuse sur internet, avec davantage de partage d'informations.
"La cyber-sécurité fait l'objet de grands débats publics, mais celui du commerce illicite sur internet reste un sujet trop peu abordé", affirment dans un communiqué commun, l'Unifab et l'ALCCI, qui ont présenté un livre blanc sur ce sujet.
"Ce marché illégal (...) est responsable de pertes économiques considérables, essentiellement pour les industries concernées", soulignent les deux associations.
Le livre blanc détaille des chiffres sur la vente sur internet de produits contrefaits ou de contrebande.
La douane a saisi 8,4 millions d'articles contrefaits en 2017, dont 2,3 millions circulaient via le fret express et postal, soit plus de 27% des quantités interceptées. La douane a aussi saisi 129.000 médicaments contrefaits en 2017, dont 75% commandés en ligne.
"Internet est devenu un canal majeur des contrefaçons" et "les consommateurs sont souvent trompés et abusés", a souligné Philippe Lacoste, vice-président de l'Unifab lors de la présentation à la presse du livre blanc.
"Il est temps qu'on se réveille et qu'on regarde les choses en face", a renchéri le président de l'ALCCI, Alain Juillet.
"Aujourd'hui la réponse est dispersée et manque de cohérence", a-t-il ajouté, en demandant "un partenariat public-privé beaucoup plus efficace" entre l'Etat et les entreprises.
L'Observatoire dédié à la lutte contre le commerce illicite, rassemblant tous les acteurs concernés, aurait pour objectif l'échange d'informations et l'identification des filières illicites.
Outre la création de cette instance, le livre blanc préconise la révision d'une législation jugée "obsolète", en mentionnant la directive européenne sur l'économie numérique, datant de 2000. M. Juillet a aussi cité la loi sur la confiance dans l'économie numérique qui date de 2004.
Le livre blanc propose d'autre part de donner un cadre légal aux intermédiaires (fournisseurs d'accès à internet, plateformes de vente, réseaux sociaux, banques) pour leur permettre de lutter plus efficacement contre le commerce illicite.