La plateforme de covoiturage BlaBlaCar a annoncé mercredi l'acquisition de Busfor, distributeur en ligne de billets de bus en Russie et Ukraine, une région où elle compte déjà 25 millions de membres.
Busfor, "numéro Un" sur son marché, "distribue les offres de plus de 7.000 opérateurs de bus en Russie, en Ukraine et en Pologne", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.
A peine trois mois après avoir finalisé le rachat à la SNCF de la compagnie d'autocars Ouibus, la start-up parisienne poursuit sa stratégie d'expansion dans les liaisons en autocars. En associant sur une même application offres de trajets en bus et en voiture, elle a l'ambition de devenir "la plateforme de référence pour la mobilité partagée par la route" au niveau mondial.
Sous la marque BlaBlaBus, le groupe a ainsi développé un service d'autocars en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. Il s'étend aussi hors d'Europe.
"Dans 10 ou 15 ans, il y aura probablement une ou quelques grandes plateformes qui vont agréger intelligemment tout le transport passager routier, c'est ce qu'on a envie de devenir à une échelle mondiale", a déclaré à l'AFP Nicolas Brusson, cofondateur et directeur général de BlaBlaCar.
Il voit un gros potentiel de synergies entre le covoiturage et le bus. "Notre métier, c'est de construire de la technologie, du marketing et de la distribution pour remplir des sièges vides", a-t-il résumé.
Pour optimiser sa place de marché, la plateforme utilise les autocars prioritairement sur les grands axes fortement concurrentiels, du type Paris-Lyon, afin d'exploiter le principal avantage de ce mode de transport: les coûts très bas.
La voiture permet en revanche un maillage fin du territoire, des liaisons entre villes plus petites.
Le covoiturage représente encore près de 90% de l'activité globale de BlaBlaCar, estime M. Brusson, qui table cependant sur un rééquilibrage "d'ici à quelques années".
L'acquisition de Busfor aidera également à terme BlaBlaCar à introduire le paiement pour ses services de covoiturage en Russie et Ukraine. Actuellement, ses 25 millions de membres dans cette région ne règlent pas de commission sur leurs trajets.
Présent dans 22 pays, dont le Brésil, le Mexique ou l'Inde, BlaBlaCar ne génère pour l'instant aucun chiffre d'affaires hors d'Europe, alors que ces marchés représentent plus de la moitié des voyageurs transportés. L'idée est de développer l'usage des services avant d'introduire une tarification.
BlaBlaCar, qui a été bénéficiaire l'an dernier, prévoit de retomber dans le rouge cette année en raison des investissements consentis pour sa croissance. Sur le seul périmètre français, M. Brusson prévoit cependant un retour aux bénéfices dès les prochains mois grâce au meilleur remplissage des autocars.