La patronne de l'opérateur belge Proximus (ex-Belgacom), Dominique Leroy, quitte son poste vendredi en pleine enquête sur des soupçons de délit d'initié, après avoir vendu le 1er août ses actions du groupe pour un montant de près de 300.000 euros.
A la veille de ce départ, des perquisitions ont visé jeudi le domicile et les bureaux de Mme Leroy, a confirmé l'intéressée elle-même à l'agence de presse Belga.
"Une instruction judiciaire est en cours et dans ce cadre des perquisitions ont été ordonnées", a simplement indiqué à l'AFP une porte-parole du parquet de Bruxelles.
Selon Mme Leroy, "cela concerne un ordre de vente d'un certain nombre d'actions Proximus le 25 juillet 2019, effectué le 1er août, pour lequel la FSMA (le gendarme boursier belge, ndlr) a déjà demandé des informations. Ces informations ont été transmises à la FSMA".
Dominique Leroy, 54 ans, à la tête depuis 2014 de l'opérateur historique des télécoms en Belgique, va rejoindre prochainement le groupe néerlandais KPN, dans le même secteur d'activité.
Mais après l'annonce de son départ, début septembre, il est rapidement apparu qu'elle avait procédé cet été à la vente de près de 10.500 actions Proximus pour un montant total d'environ 285.300 euros, selon la presse belge.
Le gendarme boursier a ouvert une enquête pour déterminer si cette vente était liée ou non à sa volonté de quitter de Proximus (elle aurait alors anticipé une possible baisse du titre due à ce départ), ce dont la numéro un du groupe s'est défendue.
"Après la publication des résultats du deuxième trimestre, le 1er août 2019 était la première date à laquelle de nouvelles transactions m'étaient autorisées", a-t-elle expliqué dans un communiqué le 8 septembre.
"Je n'avais à ce moment-là pas décidé de quitter Proximus. J'étais en effet en discussion sur le renouvellement de mon contrat avec Proximus et en conversation avec diverses parties externes, dont KPN", a-t-elle ajouté.
Face à l'émotion suscitée au sein du personnel, le conseil d'administration a annoncé le week-end dernier que Mme Leroy quitterait son poste, non pas le 1er décembre comme initialement prévu, mais dès le 20 septembre.
Il s'agit de "rétablir un climat serein au sein de la société", a expliqué le conseil d'administration dirigé par l'ancien ministre Stefaan De Clerck.
Dans l'attente du recrutement d'un successeur, la directrice financière Sandrine Dufour a été nommée PDG par intérim à compter de samedi.
Proximus, premier opérateur de télécoms en Belgique, dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire, a dégagé en 2018 un chiffre d'affaires de quelque 5,8 milliards d'euros. Il emploie environ 13.000 personnes.
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