Le groupe informatique français Atos, qui construit des supercalculateurs et des serveurs haut de gamme dans son usine d'Angers, prévoit de plus que doubler sa production d'ici à 2022 sur le site, ont annoncé ses dirigeants mercredi.
"Nous allons passer de 3 à 4.000 modules par an à 10.000 d'ici 2022", a indiqué le PDG d'Atos Thierry Breton, en faisant allusion aux ensembles de microprocesseurs qui constituent la brique de base des supercalculateurs ou des serveurs assemblés dans l'ex-usine Bull d'Angers.
L'usine d'Angers, qui occupe un site de 25.000 mètres carrés, compte aujourd'hui 250 salariés. L'emploi devrait augmenter dans les années à venir, mais les dirigeants d'Atos se sont refusés à fournir des estimations précises.
L'expansion de la production se basera notamment sur les supercalculateurs. Atos est le seul constructeur européen de ces machines faites sur mesure, et dont le prix se chiffrent en millions, voire en dizaines de millions d'euros.
Atos espère percer sur le marché mondial grâce notamment à sa technologie de refroidissement par eau qui lui permet de diminuer la consommation électrique des machines, un enjeu qui devient de plus en plus critique au fur et à mesure que la puissance de calcul augmente.
Atos estime détenir aujourd'hui une part de marché mondial "de 7 à 8%" sur ces machines aussi appelées HPC (calcul haute performance), et vise les "13 à 15% d'ici 2022-2023", a indiqué Thierry Breton.
"A l'horizon dix ans, l'objectif est d'être à 30 ou 35% du marché mondial", a-t-il indiqué.
M. Breton était venu à Angers pour inaugurer un nouveau centre d'essai des supercalculateurs, où les machines sont validées et testées avec le client avant de partir vers leur destination finale.
Le nombre de superordinateurs sortant chaque année de l'usine d'Angers varie selon la puissance de celles-ci, mais il se chiffre "en dizaines", selon Pierre Barnabé, le directeur de la branche Bigdata et cybersécurité d'Atos à laquelle appartient l'usine.
Atos espère ajouter d'ici quelques années à ses supercalculateurs des "accélérateurs quantiques", qui doivent permettre des énormes accélérations de la vitesse de calcul pour certains types d'algorithmes.
"Ce n'est pas impensable qu'on y arrive d'ici trois à cinq ans", a estimé le PDG d'Atos.
Outre les supercalculateurs et les serveurs haut de gamme, l'usine d'Angers fabrique également les premiers ordinateurs adaptés au "edge computing" (informatique à la périphérie).
Ces machines de la taille d'une grosse boîte à chaussures, encore au stade de la première série, ont une très grande capacité de calcul, pour pouvoir traiter d'énormes volumes de données.
C'est ce type de machine qui sera par exemple présente dans les voitures autonomes.
Là encore, la consommation électrique représente un enjeu fondamental, a expliqué M. Breton.
En l'état actuel des technologies, une voiture autonome risque de consommer autant d'électricité pour ses systèmes de traitement des données que pour se mouvoir, a-t-il expliqué.
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