Angers a retenu le groupe Engie pour mener un projet de ville intelligente de 178 millions d'euros, qui sera en même temps un laboratoire pour le groupe français, ont indiqué jeudi les deux partenaires, en marge du salon des maires de France.
Engie sera le chef de file d'un groupement qui va équiper la ville en nouveaux capteurs et installer un hyperviseur, un outil informatique rassemblant les flux de données de 9 services différents (de l'assainissement à la vidéo-protection en passant par l'éclairage public).
Engie installera également à Angers un "centre d'expertise mondial" pour la ville intelligente, représentant un investissement de 5 millions d'euros.
Un incubateur sera lancé conjointement avec l'opérateur français de réseau pour objets connectés Sigfox.
Le projet est l'un des principaux projets de ville intelligente menés en France, avec celui de Dijon (105 millions d'euros d'investissement).
Il doit permettre "une amélioration du service à la population" et "des économies de fonctionnement" pour la communauté urbaine d'Angers, a déclaré à l'AFP son président, Christophe Béchu.
Engie s'est engagé "à 101 millions d'euros d'économies" cumulées sur la durée d'amortissement du projet, avec des pénalités à la clef si elles ne sont pas là, a indiqué M. Béchu.
Le basculement vers les LED de l'éclairage public et l'installation de capteurs de présence permettant d'adapter l'éclairage à la fréquentation doit par exemple faire passer la facture annuelle de "2,7 millions d'euros à 1 million d'euros pour les 29 communes de l'agglomération", selon M. Béchu.
Le projet prévoit par ailleurs l'installation de caméras de vidéo-surveillance pour sanctionner les indélicats venant déposer des déchets à côté des conteneurs autorisés ou aux abords des déchetteries. Les caméras pourront lire les plaques d'immatriculation des véhicules, permettant de dresser une contravention.
Mais globalement, "nous ne prévoyons pas de bond technologique" sur la vidéo-surveillance, "nous ne serons pas à la pointe de ce que la technologie permet", a affirmé M. Béchu. "Notre angle, c'est la transition écologique, pas le contrôle social."
Engie solutions, filiale spécialisée d'Engie (l'ancien Gaz de France), mène dans ce dossier un groupement auquel participent également Suez, La Poste et l'assureur mutualiste VYV.
Le groupe angevin Lacroix, spécialiste des équipements connectés intelligents, et Onepoint, cabinet de conseil sur la transition numérique, participent également au projet.
Le contrat passé par Angers est de 178 millions d'euros hors taxe sur douze ans, dont une tranche ferme de 121 millions d'euros HT.
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