Altran, qui a annoncé jeudi des ventes et une marge opérationnelle en hausse, estime que son rachat par Capgemini est "en bonne voie", malgré les manoeuvres en cours autour de son titre à la Bourse de Paris.
Le titre est actuellement coté légèrement au dessus du prix proposé par Capgemini, à 14,5 euros ces derniers jours contre un prix de 14 euros proposé en juin dernier par le géant informatique français.
Le fonds spéculatif américain Elliott notamment a pris des positions acheteuses sur le titre Altran, estimant que le géant informatique français n'avait pas proposé de prix suffisant.
Et l'association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) présidée par Colette Neuville a écrit à Altran pour critiquer les modalités de l'offre publique d'achat.
"Ce sont des interactions assez normales sur une opération de cette ampleur", a indiqué le PDG d'Altran, Dominique Cerrutti, devant des journalistes lors de la présentation les résultats de son groupe pour le premier semestre. "Un certain nombre d'acteurs sont entrés sur l'opération, arbitragistes ou opérateurs dits activistes", et il y a "de l'arbitrage" en cours sur le titre.
Mais l'écart entre le cours actuel de l'action et le prix proposé par Capgemini "n'est pas significatif", a-t-il estimé, maintenant que le prix de 14 euros offert par Capgemini correspondait à une "méthode de valorisation extrêmement rigoureuse".
La fusion Capgemini/Altran doit permettre de constituer un groupe de 17 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 250.000 salariés.L'ensemble visera en particulier les marchés de la numérisation de l'industrie, en alliant les compétences en ingénierie d'Altran et les compétences informatiques de Capgemini.
Altran a enregistré au premier semestre un chiffre d'affaires de 1,594 millions d'euros, soit une croissance de 16,1% (+7,4% en organique).
Son bénéfice net a triplé à 33,2 millions d'euros, le bénéfice net ajusté augmentant de 10,8% à 63,7 millions d'euros.
Sa marge opérationnelle a progressé de 28,7% à 178 millions d'euros, soit un taux de marge de 11,2%.
Le flux de trésorerie (free cash flow), lourdement diminué l'an dernier par l'achat de l'américain Aricent, reste négatif de 31 millions d'euros, contre un flux négatif de 225 millions d'euros l'an dernier à la même époque.
La cyberattaque au rançongiciel dont Altran a été victime au mois de janvier 2019 a eu un impact négatif sur le chiffre d'affaires "de 15 millions d'euros", selon le groupe. Les coûts de remédiation de cette attaque et les coûts liés à l'inutilisation de ressources du fait de l'attaque se sont élevés à 19 millions d'euros.
Altran a touché des versements d'assurance de 3 millions d'euros qui ont limité "l'impact net sur les dépenses non récurrentes du premier semestre" à 16 millions d'euros, a expliqué le groupe. Altran "s'attend à percevoir d'autres remboursement d'assurances d'ici la fin de l'année 2019", a indiqué l'entreprise, et "l'impact sur le résultat d'exploitation du groupe pour l'ensemble de 2019 devrait être négatif et marginal".
"Nous avons eu l'immense chance d'être assurés, alors que ce n'est le cas que d'une entreprise sur quatre", a déclaré M. Cerruti. Ces assurances "sont extrêmement efficaces non seulement" pour l'indemnisation "mais aussi pour le support qu'elles proposent" en cas d'attaque, a-t-il relevé.
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