Le gouvernement allemand a décidé lundi d'engager plus d'un milliard d'euros pour remédier aux nombreux déserts numériques dans le pays, une situation jugée "embarrassante" pour la première économie européenne.
Berlin débloquera 1,1 milliard d'euros pour construire jusqu'à 5.000 nouveaux mâts de téléphonie mobile d'ici 2024 et ainsi porter la couverture à 97,5% de la superficie du pays.
Parallèlement, l'exécutif veut simplifier les processus de planification, a annoncé le gouvernement réuni à Meseberg près de Berlin.
Les groupes privés de télécommunications ont promis de leur côté de construire 6.000 nouveaux mâts.
Le ministre de l'Economie, Peter Altmaier, avait jugé l'an dernier "très embarrassant de devoir rappeler des ministres à l'étranger trois ou quatre fois lorsque la connexion est perdue" lors de longs trajets en voiture.
Illustrant la persistance des problèmes, le direct lundi avec une journaliste de la chaîne publique ARD a été interrompu, suite à une coupure de connexion, pendant son reportage sur la réunion du conseil ministériel de Meseberg.
"Les investissements ne manquent pas pour le moment", a déclaré la chancelière Angela Merkel à la presse. Le "problème est bien plus la planification de nouveaux mâts qui prend beaucoup de temps", a-t-elle estimé.
Les projets de construction de nouvelles infrastructures de téléphonie mobile se heurtent souvent à la résistance de la population locale qui craint les effets négatifs des ondes radioélectriques sur la santé.
Berlin prévoit une nouvelle campagne de communication pour apaiser ces craintes.
Mme Merkel a réaffirmé que le fabricant chinois d'équipements de télécommunication, Huawei, ne devrait pas être exclu de la construction d'éléments du réseau 5G de la prochaine génération en Allemagne, bien que cela soulève des objections dans son propre parti.
Les services de sécurité américains et allemands ont mis en garde contre les liens étroits de Huawei avec Pékin.
"Nous sommes convaincus qu'il faut augmenter les niveaux de sécurité (...)", a-t-elle dit, soulignant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'entreprises individuelles, "mais de normes de sécurité et (de savoir) comment nous allons nous mêmes les certifier".