La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a émis des réserves à la participation du géant chinois des télécoms Huawei dans l'extension du réseau mobile 5G, dans un entretien publié vendredi.
"S'il existe un risque que les données des citoyens ou des entreprises soient exploitées en vertu (d'une loi chinoise sur les services secrets), nous ne pouvons pas l'accepter" en Europe, a déclaré Mme von der Leyen au magazine allemand Der Spiegel.
La loi dont a fait référence la dirigeante allemande oblige des entreprises comme Huawei à transmettre des informations à l'État chinois.
Plus rapide et puissante, la technologie 5G est un facteur "clé pour des flux de données sécurisés en Europe", souligne Mme von der Leyen, tandis que la Commission européenne s'apprête sur le sujet à faire des propositions de normes communes en Europe.
"L'une de ces normes doit être que les entreprises qui nous fournissent ces technologies hautement sensibles soient indépendantes et ne peuvent pas être contraintes par leurs gouvernements à transmettre des données", ajoute la cheffe de l'exécutif européen.
Les 28 pays de l'UE avaient convenu début décembre de "prendre en considération le régime politique dans lequel évoluent les fournisseurs originaires de pays tiers" afin d'atténuer les risques sur la sécurité liés au développement de la 5G sur le Vieux continent. Une déclaration évitant de nommer la Chine et l'équipementier Huawei, pourtant présents dans tous les esprits.
La 5G en Europe est l'un des principaux sujets de crispation économique et politique entre l'Union européenne et la Chine au moment où les deux puissances veulent développer un nouveau partenariat stratégique en 2020.
Washington a déjà exclu Huawei des Etats-Unis, et veut le faire bannir par l'UE en invoquant les risques d'espionnage pour le compte de Pékin.
Le nouveau commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique, le Français Thierry Breton, avait lui mis en exergue début décembre le savoir-faire européen en matière de 5G, citant le suédois Ericsson et le finlandais Nokia, qui a racheté le franco-américain Alcatel-Lucent.
jpl/alb
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