Le groupe Iliad, maison mère de l'opérateur Free, souhaite que le gouvernement clarifie sa position sur les équipementiers autorisés pour construire les futurs réseaux mobiles 5G en France et veut conserver une "flexibilité" dans ses choix, a déclaré son directeur général Thomas Reynaud.
"Nous avons fait de longue date un choix européen", a dit M. Reynaud dans une interview aux Echos dans leur édition de lundi, revenant sur le renouvellement pour la 5G du contrat de Free avec le finlandais Nokia annoncé en septembre.
"Mais nous devons conserver la flexibilité de travailler avec l'ensemble des équipementiers. (...) Ce que nous demandons avant tout, c'est une clarification avec les mêmes règles pour chacun des quatre opérateurs (Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free, NDLR). C'est une question de concurrence équitable et de visibilité pour nos investissements", a-t-il ajouté.
L'opérateur télécoms français Orange a également annoncé fin janvier poursuivre sa collaboration avec les équipementiers européens Nokia et Ericsson pour déployer en France les antennes de son futur réseau mobile 5G.
Les décisions à ce sujet de SFR et Bouygues Telecom, seuls opérateurs français à utiliser des antennes Huawei pour équiper une partie de leurs réseaux 4G, sont attendues dans les prochaines semaines, après avoir été validées par les autorités françaises.
Ce sujet est devenu sensible et stratégique car les autorités américaines accusent Huawei, très en pointe sur la 5G, de pouvoir utiliser ses équipements à des fins d'espionnage au profit de Pékin en divulguant des données sur leurs clients, ce que réfute le groupe chinois.
La 5G, ou cinquième génération de normes pour réseau mobile, est la nouvelle version de l'ensemble des technologies mobiles très haut débit dont le déploiement doit s'accélérer dans le monde cette année.
Les premières offres au grand public sont attendues en France dans le courant de l'année 2020.
Thomas Reynaud a également précisé l'ambition de son groupe d'investir le marché du très haut débit via la fibre optique pour les entreprises, promettant un "choc d'innovation, d'usage, de simplicité" dans un marché "sclérosé dans un duopole depuis trop longtemps" par Orange et SFR.
"Nous lancerons nos offres cette année. (...) Free vise de 4 à 5% de part de marché d'ici à 2024 sur le marché entreprise", a-t-il déclaré.
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