Contrairement à l'Italie, la France ne compte pas signer avec la Chine un accord-cadre pour participer aux méga-projets d'infrastructures des "Nouvelles routes de la soie", à l'occasion de la visite lundi du président Xi Jinping, a indiqué mardi l'Elysée.
Les pays européens doivent se coordonner vis-à-vis de la Chine, a répété Paris, inquiet que faute de coordination "certains pays signent (avec la Chine) des engagements allant trop loin".
L'Italie a annoncé la semaine dernière qu'elle comptait signer avec la Chine un protocole d'accord sur les "nouvelles routes de la soie", à l'occasion de la visite de Xi Jinping, attendu le 20 mars à Rome.
Pour l'Italie, "nous allons regarder ce qu'il en est exactement, mais la France ne prévoit pas de suivre la même approche, pour éviter une forme de division européenne mal venue", a ajouté la présidence française, qui dit privilégier les "projets concrets" avec Pékin.
Les "nouvelles routes de la soie" sont un vaste programme d'infrastructures lancé en 2013 par le président Xi Jinping. Ce projet colossal prévoit la construction de routes, ports, lignes de chemins de fer et parcs industriels pour plus de 1.000 milliards de dollars en Asie, Europe et Afrique.
La stratégie européenne vis-à-vis de la Chine fera d'ailleurs l'objet d'une "discussion politique informelle" entre les dirigeants des pays membres de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles, a précisé l'Elysée, avant la tenue en avril d'un sommet UE-Chine puis d'un sommet des routes de la soie à Pékin.
L'Europe devrait débattre jeudi de sujets comme la présence du groupe Huawei dans ses réseaux télécoms 5G, "un exemple de la nécessité d'une coordination européenne", selon Paris.
Les Américains ont exclu la firme chinoise qu'ils soupçonnent de collaborer avec les services chinois de renseignements et mettent la pression sur l'Allemagne, qui vient de lancer des enchères pour sa future 5G sans bannir Huawei.
Le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Curtis Scaparrotti, a affirmé que les forces de l'Otan cesseraient de communiquer avec leurs collègues allemands si Berlin s'associait avec des groupes comme Huawei.