Les associations Agir pour l'Environnement et PRIARTEM vont déposer lundi quatre recours devant le Conseil d'Etat contre le déploiement de la 5G, considérant que cette technologie représente des risques pour la santé et l'environnement, a annoncé leur avocat François Lafforgue.
Ces quatre recours, deux au fond et deux en référé-suspension contre un arrêté et un décret portant sur le déploiement de la 5G, seront déposés lundi après-midi, a précisé Me Lafforgue lors d'une conférence de presse. "Nous demandons le gel du déploiement de la 5G", a-t-il insisté.
L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a lancé fin décembre la procédure d'attribution des fréquences radio comprises entre 3,4 GigaHertz et 3,8 GHz, dont les conditions sont précisées dans un arrêté publié le 31 décembre. Le décret du 31 décembre porte sur les redevances.
Permettant de transmettre beaucoup plus rapidement que la téléphonie mobile actuelle de très grandes quantités de données, la 5G promet le développement du streaming, de la voiture autonome ou des objets connectés. Mais elle suscite également de nombreuses inquiétudes, liées à son potentiel impact sanitaire ou environnemental.
Pour les associations, les textes permettant le déploiement de la 5G correspondent à "des plans ou programmes au sens de la réglementation européenne et du code de l'environnement": "ils doivent à ce titre faire l'objet d'une évaluation environnementale", a précisé leur avocat.
Leurs autres arguments sont l'augmentation de la consommation énergétique, l'épuisement des ressources induit par les changements de matériel (téléphones portables et antennes) accompagnant cette nouvelle technologie, l'application du principe de précaution en terme de santé car il existe des "incertitudes" sur les impacts de la 5G, a énuméré François Lafforgue.
Il a aussi mis en avant la décision du Conseil constitutionnel du 31 janvier, qui a privilégié la protection de l'environnement à la liberté d'entreprendre dans une affaire de pesticides.
Un autre argument est qu'une consultation publique sur ces textes a été faite, mais sur un temps très court et les résultats n'ont pas été mis en ligne.
"On sait que ces ondes ont un impact sur notre cerveau, que des personnes manifestent des troubles d'électro-sensibilité", a indiqué Sophie Pelletier, présidente de PRIARTEM-Electro-sensibles de France, mais aussi qu'il existe "des suspicions de plus en plus importantes en terme de cancérogénicité".
Avec la 5G, "on aura une explosion de l'exposition des riverains", s'est alarmé de son côté Stephen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement.