L'opérateur historique Orange a défendu vendredi sa stratégie sur le marché télécoms à destination des entreprises, sur lequel il avait été critiqué la veille par le président de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Dans une interview publiée jeudi dans le quotidien les Echos, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, avait estimé que l'opérateur historique était "trop fort sur le marché entreprises", parlant de 60% de part de marché, et estimant que les choix stratégiques d'Orange ne permettaient par l'émergence d'une réelle concurrence sur ce marché.
"Je ne comprends pas d'où sortent ces 60%", a répondu vendredi le secrétaire général d'Orange Nicolas Guérin. "Selon l'Autorité de la concurrence, sur le haut de marché nous sommes à 35-40% sur le cuivre et 30-35% sur la fibre, alors que SFR est respectivement à 30-35% et 20-25%, on peut difficilement dire qu'il n'y a pas de concurrence".
Le secrétaire général reconnaît une part plus importante sur le bas de marché, correspondant aux PME, "supérieure à 50%. Mais on se bat sur ce segment, nous avons la part de marché qui va avec les efforts que l'on fait pour ce marché stratégique".
Mais plus que les propos, c'est la méthode que regrette Nicolas Guérin, qui se dit "surpris" par la communication du président de l'Arcep alors que l'Autorité venait de mettre en consultation publique ses propositions pour la régulation à venir du marché télécoms sur les trois prochaines années.
"On découvre que ces consultations ne sont pas grand chose puisqu'un certain nombre de décisions ont déjà été prises et annoncées au public, peu importe les réponses que nous, et les autres, apporterons à la consultation", a regretté M. Guérin.
"Nous n'allons pas engager de contentieux mais nous allons aller les voir et discuter, c'est clair", a ajouté Nicolas Guérin.
S'il existe des problèmes de concurrence, c'est notamment du fait des difficultés de l'opérateur d'infrastructure Kosc, lancé en 2014 pour apporter de la fibre aux fournisseurs d'accès pour entreprises mais actuellement en redressement judiciaire.
"Nous avons joué le jeu, même les dirigeants de Kosc le disent. Je ne suis pas contre la régulation mais les problèmes ne sont pas chez Orange", a souligné le secrétaire général de l'opérateur.
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