L'autorité britannique des marchés, la FCA, a interdit mardi la promotion sur internet, auprès de petits investisseurs, d'obligations à caractère spécifique (mini-bonds), des contrats de dette non cotés et risqués, à la suite d'une faillite retentissante qui a coûté leurs économies à des milliers d'épargnants.
La FCA appelle notamment les groupes internet, en particulier Google, à retirer de la toile ces publicités souvent mensongères puisqu'elles assimilent ces contrats de gré à gré non réglementés à des comptes d'épargne classiques, avec la promesse de taux d'intérêts élevés sans mention du risque de perdre toute sa mise.
L'association britannique de protection des consommateurs Which? avertit pour sa part qu'un "nombre considérable d'épargnants", qu'elle évalue à "plus d'un million de personnes", "risque de mettre en danger leur argent contre leur gré".
La FCA fait valoir que les "mini-bonds" sont des contrats complexes et opaques que les investisseurs individuels n'ont pas les moyens d'évaluer, et qui doivent être vendus uniquement aux professionnels de la finance.
L'interdiction entre en vigueur au 1er janvier. Elle ne concerne pas ces obligations émises par des entreprises pour financer leurs propres projets - ces produits ont notamment permis à des PME de lever des fonds sans passer par les banques lorsque celles-ci refusaient de leur prêter.
Cette décision de la FCA intervient quelques mois après la faillite de London Capital & Finance, qui vendait ces obligations en promettant un rendement de 6,5 à 8% par an, et qui a fait faillite en lésant près de 12.000 petits épargnants de quelque 236 millions de livres.
La FCA avait été vertement critiquée pour ne pas avoir agi à temps alors qu'elle avait été avertie des problèmes présentés par LC&F plusieurs années plus tôt sans agir.
L'affaire a déclenché une enquête de la FCA et de l'autorité des fraudes, et une autre sur la conduite des régulateurs.
Pour Laura Suter, analyste chez le courtier AJ Bell, l'interdiction annoncée mardi par la FCA ne permettra pas de mettre totalement fin au problème puisqu'"une part croissante de ces publicités sont des arnaques" et donc de toutes façons illégales.
"Les investisseurs auront donc besoin d'être sur leurs gardes et prudents face à (un investissement) qui semble trop beau pour être vrai", conclut-elle.
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