Le télétravail était pratiqué par 11% des cadres au moins un jour par semaine en 2017, contre 3% de l'ensemble des salariés, selon une étude de la Dares, les cadres ayant tendance à travailler plus longuement quand ils choisissent ce mode d'organisation.
Selon la direction des statistiques du ministère du Travail, dans cette étude publiée lundi, la pratique "intensive" de ce mode de travail, c'est-à-dire télétravailler "au moins deux jours par semaine", concernait 5,2% des cadres, d'après cette étude réalisée auprès d'établissements de plus de 10 salariés du secteur privé non agricole.
Si les télétravailleurs bénéficient de davantage de souplesse dans leur travail et d'une baisse de leur temps de trajet, ils ont "tendance à pratiquer des horaires de travail plus longs et atypiques" lorsqu'ils sont en télétravail, souligne la Dares. Et ils ne sont "ni plus ni moins satisfaits de leur travail que les autres cadres", ajoute-t-elle.
Les cadres adeptes du télétravail "un jour par semaine" ou "intensif" travaillaient en moyenne 43 heures par semaine en 2017, contre 42,4 heures pour les cadres non-télétravailleurs, selon l'étude. Les télétravailleurs "intensifs" déclarent même "deux fois plus souvent travailler plus de 50 heures par semaine".
Les horaires de ces télétravailleurs "intensifs" sont "moins prévisibles" et "plus atypiques", avec des tâches effectuées "après 20H00 ou le samedi", note la Dares. Ils "risquent donc" d'être "désynchronisés par rapport à leurs collègues ou collaborateurs", un risque qui "semble néanmoins atténué lorsque le télétravail a été mis en place dans le cadre d'un accord collectif ou individuel plutôt qu'en l'absence d'accord".
En termes d'organisation, les cadres télétravailleurs "intensifs" disent "plus souvent" que les non-télétravailleurs "pouvoir s'interrompre momentanément quand ils le souhaitent". Mais ils ne connaissent pas "une plus grande autonomie opérationnelle, par exemple pour organiser et exécuter le travail, les délais ou résoudre des incidents", d'après l'étude.
Au sein de leur "collectif de travail", les cadres télétravailleurs "intensifs" se disent "moins souvent aidés" que les autres "par leur hiérarchie et leurs collègues". Mais "la convivialité" avec les collègues "ne semble pas affectée".
Dans le secteur privé non agricole, "15,5% des établissements de plus de 10 salariés ont mis en place le télétravail", indique la Dares. Un quart des télétravailleurs de ces établissements sont couverts par un accord collectif d'entreprise, "plus d'un sur cinq par un accord individuel entre le salarié et sa hiérarchie", tandis que "plus de la moitié pratiquent le télétravail en dehors de toute formalisation".