Villes "intelligentes", gares et ports connectés, quartier d'affaires ou couverture des Jeux olympiques: 11 projets d'expérimentation de la 5G "millimétrique", utilisant la bande des 26 gigahertz (Ghz), ont été annoncés lundi par l'Arcep et le gouvernement.
Ces fréquences, permettant un débit ultra rapide comparable à la fibre au détriment d'une portée limitée, ont été attribuées pour 3 ans au prix "amical" selon le président du gendarme des télécoms Sébastien Soriano de 200 euros annuels par bande de 200 mégahertz.
Le but de l'appel à projet était de créer des "plateformes d'expérimentations", capables de susciter des utilisations innovantes pour une technologie encore balbutiante en France.
Sur 13 projets déposés, 11 ont été retenus et devront mettre en place, d'ici le 1er janvier 2021 au plus tard, un réseau 5G opérationnel accessible à des acteurs tiers (start-up, entreprises locales) qui pourront y mener des tests.
Par exemple, le projet Universcience à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, qui accueillait la présentation des projets lauréats, présentera pendant cette période divers cas d'usage au public.
A Paris La Défense (Hauts-de-Seine), start-up et grands groupes pourront s'essayer à ce nouveau réseau sur la dalle du quartier d'affaires.
A Saint-Quentin-En-Yvelines (Yvelines), le Vélodrome national qui doit accueillir des épreuves des Jeux olympiques de Paris 2024 sera équipé pour permettre notamment des "restitutions sportives augmentées des compétitions".
La gare de Rennes (Ille-et-Vilaine), comme celle de Lyon Part-Dieu (Rhône) permettront le développement de services de mobilité ou permettront de "télécharger une série en intégralité en quelques secondes avant de prendre son train", a suggéré Marc Kieken, responsable de l'innovation dans les télécoms à la SNCF.
Dans ce cas, la SNCF s'est alliée avec l'opérateur Orange et les équipementiers Nokia, Sony et Qualcomm qui pourront tester des terminaux compatibles, encore rares sur le marché.
La ville de Bordeaux (Gironde) utilisera les lampadaires bordant les quais de la Garonne pour placer les "smallcells", petites antennes indispensables au déploiement de cette 5G courte distance, afin de faire bénéficier du réseau l'opéra, les écoles supérieures et tous les évènements à proximité comme la Cité du vin, le Quai des marques ou les retransmissions sportives sur la place des Quinconces.
"On a encore assez peu de visibilité sur les différents cas d'usage, et l'expérimentation va nous permettre de les découvrir", a reconnu Christophe Trouillet, chef du service aménagement numérique à la métropole de Bordeaux.
Le port du Havre (Seine-Maritime) vérifiera de son côté "la faisabilité technique" et le "sens économique" d'usages logistiques avant d'envisager une industrialisation.
La procédure d'attribution des fréquences 5G aux opérateurs télécoms a été officiellement lancée le 15 juillet.
La bande des 3,4 à 3,8 Ghz, qui permet un meilleur débit que la 4G tout en assurant une couverture plus étendue que la 5G "millimétrique", doit faire l'objet d'enchères dans les prochaines semaines.
"On est dans la dernière ligne droite", a assuré la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances Agnès Pannier-Runacher.
La bande "millimétrique" des 26 Ghz doit encore être "nettoyée" car elle est encore utilisée par le ministère de la Défense ou pour des liaisons satellitaires. Sébastien Soriano a laissé entendre que la procédure d'attribution la concernant pourrait être étendue aux acteurs industriels.
La France espère un premier déploiement commercial de la 5G dans quelques grandes villes à la fin de 2020 et la couverture des deux tiers de la population d'ici 2026 tout en ciblant en priorité les zones industrielles.
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