Boeing a dévoilé lundi un nouveau type de satellite géostationnaire, espérant relancer un marché atone avec une plateforme qu'il annonce plus puissante et flexible afin de profiter de la croissance des besoins en connectivité fixe et mobile.
Le marché des satellites géostationnaires (GEO) est passé de 22 satellites commandés en 2015 à 5 en 2018. Malgré une reprise cette année, les opérateurs restent attentistes face aux mutations du secteur.
La distribution de chaînes de télévision par satellite reste d'une "importance cruciale" et continue de représenter une "majorité des revenus" des opérateurs comme SES, Intelsat ou encore Eutelsat, a observé Eric Jensen, vice-président chargé des ventes chez Boeing Satellite Systems, lors d'une présentation devant quelques journalistes.
"Mais ce qui croît, c'est l'appétit pour les données" et les besoins croissants en connectivité pour les avions, navires et voitures et en internet à haut débit, a-t-il souligné en marge du rendez-vous annuel de la profession, la World Satellite Business Week, organisé par le bureau d'études Euroconsult.
Le constructeur américain propose donc un petit satellite géostationnaire de sa nouvelle gamme 702X, capable de réattribuer la bande passante en fonction des besoins.
"Dans le passé, un satellite était conçu pour réaliser une tâche. Maintenant, un seul satellite peut effectuer plusieurs missions au cours de sa vie", a expliqué M. Jensen à l'AFP. Plus facile donc pour un opérateur de s'engager sur 15 ans, sachant qu'il pourra s'adapter à de nouveaux besoins une fois le satellite lancé.
Comparé aux satellites géostationnaires traditionnels, Boeing promet un satellite deux fois plus léger (1,9 tonne sans carburant) et doté de moins de composants (65 câbles contre 1.275) grâce à l'impression 3D et à de nouvelles technologies numériques.
La technologie existe déjà, note Boeing, qui l'utilise pour la constellation de 7 satellites en orbite moyenne O3B mPower de SES. Celle-ci doit être lancée à partir de 2021. Elle permettra d'offrir une puissance de 5.000 faisceaux par satellite, contre 10 pour la précédente génération d'O3B, relève Stewart Sanders, vice-président de l'opérateur européen SES. Et surtout d'affiner la puissance et sur certaines zones en fonction des besoins.
Lundi, SES a annoncé dans un communiqué que cette constellation serait lancée par les fusées Falcon 9 de SpaceX.
La version géostationnaire du 702X devrait, elle, pouvoir être lancée dans l'espace en 2022.
"Si vous avez un satellite deux fois plus performant pour la moitié du prix, peut-être que le marché répondra favorablement", espère Eric Jensen, qui table sur une demande annuelle de "10 à 15" satellites géostationnaires.
L'européen Airbus, un des principaux concurrents du géant américain, dispose lui aussi d'une offre de satellites standardisés et reconfigurables, assure Jean-Paul Nasr, patron d'Airbus Space Systems. "C'est exactement la même affaire", a-t-il assuré devant des journalistes.
Cette offre s'appuie sur la nouvelle plateforme OneSat. Un contrat pour la fourniture de trois satellites géostationnaires pour l'opérateur britannique Inmarsat a été conclu fin mai pour un premier lancement prévu en 2023.
mra/cbn
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