La banque en ligne britannique Monzo a annoncé mardi être désormais valorisée plus de 2 milliards de livres après une nouvelle levée de fonds, ce qui en fait l'une des plus importantes "fintech" d'Europe.
Monzo, créée en 2015, a bouclé un tour de table auprès d'investisseurs, ce qui lui a permis de lever 113 millions de livres (environ 127 millions d'euros), selon un communiqué.
Cette augmentation de capital a été réalisée en grande partie auprès du fonds d'investissement américain spécialisé dans les start-up Y Combinator Continuity. D'autres sociétés y ont participé comme le fonds de capital-risque Accel, le spécialiste des paiements Stripe et l'opérateur télécoms français Orange.
Cet argent frais permet à Monzo d'atteindre une valorisation de plus 2 milliards de livres, dépassant sa concurrente britannique Revolut. Cette dernière était valorisée 1,7 milliard de livres après une levée de fonds réalisée en avril 2018.
"Je suis vraiment heureux que des investisseurs incroyables soutiennent notre mission de transformer la banque (...) Nous avons fait énormément de chemin depuis notre lancement mais il reste beaucoup à faire", s'est réjoui le directeur général et co-fondateur de la banque Tom Blomfield.
La banque a expliqué vouloir utiliser ces fonds pour financer son implantation aux Etats-Unis à partir de cet été.
Monzo, qui était déjà une "licorne", un terme qui désigne les jeunes sociétés non cotées dont la valorisation dépasse 1 milliard de dollars, devient l'une des plus grandes "fintech" en Europe.
La banque illustre l'émergence de la finance alternative qui s'appuie sur internet pour se développer à grande vitesse auprès d'une population de jeunes actifs, venant concurrencer les banques traditionnelles, même si la domination de ces dernières reste écrasante en termes de parts de marché.
Forte de plus de deux millions de clients et d'un millier de collaborateurs, Monzo se revendique comme la banque britannique qui croît le plus vite, avec 40.000 nouveaux comptes ouverts chaque semaine.
Elle dispose d'une licence bancaire et offre des services classiques, avec compte courant, carte bancaire et transfert de devises.
En revanche, son développement lui coûte cher et pèse sur ses résultats financiers. Selon les derniers chiffres disponibles, Monzo a subi une perte après impôts de 30,5 millions de livres lors de l'exercice annuel achevé en février 2018.