Le groupe néerlandais de télécommunications KPN a annoncé vendredi avoir signé un accord préliminaire avec l'équipementier chinois Huawei afin de moderniser son réseau mobile existant, même s'il choisira un fournisseur occidental pour la construction du coeur de son futur réseau 5G.
"Pour la modernisation du réseau de radio mobile et d'antennes, KPN a signé un accord préliminaire afin de lancer les préparatifs avec Huawei, leader mondial des technologies de radio et d'antennes", a déclaré le groupe néerlandais dans un communiqué.
Les éléments radio et les antennes sont la partie non active des équipements d'un réseau mobile, ne servant qu'au transit des informations mais pas à leur traitement, à la différence du coeur de réseau qui en assure le bon envoi vers le destinataire et permet de piloter l'ensemble du réseau.
"Cet accord préliminaire peut être ajusté ou inversé pour qu'il s'aligne sur la future politique du gouvernement néerlandais", a précisé KPN.
"Le cabinet présentera bientôt un avis sur le réseau 5G et sur la sécurité concernant ce réseau", a déclaré vendredi le Premier ministre Mark Rutte lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
"KPN sait qu'au bout du compte, il devra respecter les règles établies", a-t-il ajouté.
Le plus grand acteur sur le marché néerlandais des télécommunications a indiqué que sa décision tenait compte des changements dans "l'évaluation de la protection des infrastructures vitales".
Souhaitant multiplier les fournisseurs, le groupe a annoncé par la même occasion qu'il choisira un fournisseur occidental pour la construction du coeur de son futur réseau 5G, la 5ème génération de téléphonie mobile, ce qui exclut de facto Huawei.
Cette annonce intervient alors que le gouvernement britannique était ébranlé vendredi par un scandale lié à des fuites dans la presse concernant la décision d'autoriser une participation du fabricant chinois au réseau 5G du pays.
L'administration du président américain Donald Trump mène une campagne intense pour convaincre ses principaux alliés de ne pas utiliser la technologie de Huawei, par crainte qu'il permette ensuite aux services de renseignement chinois d'avoir accès aux communications 5G. L'équipementier chinois nie ces accusations en bloc.
Jusqu'ici, seuls l'Australie et le Japon ont suivi les recommandations américaines, la Nouvelle-Zélande faisant dans un premier temps le même choix avant de faire machine arrière.
Côté européen, la Commission européenne laisse le sujet aux Etats membres qui, jusqu'ici, avancent en ordre dispersé sur le sujet: si le Royaume-Uni semble prêt à s'accommoder de Huawei sur son réseau, l'Allemagne ou la France n'ont pas encore pris de position officielle précise en la matière quand d'autres pays, tels que le Portugal ou la Pologne, ouvrent largement leurs futurs réseaux 5G au fabricant chinois.
smt/bh
KONINKLIJKE KPN NV