Le gouvernement britannique a annoncé mercredi la mise en place obligatoire par les sites pornographiques d'un système de contrôle de l'âge de leurs usagers à partir du 15 juillet, une mesure présentée comme une première mondiale.
"Les contenus pour adultes en ligne sont accessibles beaucoup trop facilement actuellement", a déploré dans un communiqué la secrétaire d'Etat au Numérique, Margot James.
"L'introduction d'une vérification obligatoire de l'âge est une première mondiale, pour laquelle nous avons pris le temps de concilier les préoccupations relatives à la vie privée avec la nécessité de protéger les enfants des contenus inappropriés", a-t-elle ajouté.
Les sites internet à caractère commercial proposant des contenus pornographiques devront procéder "à des contrôles rigoureux de l'âge des utilisateurs, afin de s'assurer qu'ils ont au moins 18 ans", a assuré le ministère du Numérique. "Il ne s'agira pas seulement d'entrer une date de naissance ou de cocher une case".
Différents types de contrôles pourront être mis en place, selon le choix des plateformes, allant d'une vérification basée sur des documents d'identité, ou via un téléphone mobile, à l'achat d'une carte d'accès dans un magasin physique où "la vérification sera faite en face à face".
Le British board of film classification (BBFC), organisme britannique de classification des films, sera chargé de surveiller le respect de cette mesure par les sites. Les contrevenants s'exposeront au blocage de leur plateforme ou de leur service de paiement.
Le BBFC a mis en place une certification pour s'assurer que les systèmes de contrôle choisis par les sites ne violent pas les normes de protection des données personnelles des usagers.
"Il est clair que les systèmes de vérification doivent seulement concerner l'âge, et non l'identité" des usagers, a souligné le ministère.
Selon un sondage mené en ligne par l'institut YouGov pour le BBFC auprès de 996 parents d'enfants de 7 à 17 ans, 88% d'entre eux souhaitent un renforcement des contrôles d'accès aux contenus pornographiques en ligne.
"Nous sommes ravis de voir le gouvernement s'attaquer au problème de la pornographie en ligne, car il peut être très préjudiciable pour les enfants de visionner des contenus pour lesquels ils ne sont pas prêts émotionnellement", a réagi Carolyn Bunting, présidente de l'association Internet Matters, qui milite pour protéger la navigation des enfants sur le web.
"Nous devons néanmoins reconnaître que les solutions numériques ne sont pas la seule réponse à apporter. Rien ne peut remplacer des conversations honnêtes et régulières avec son enfant sur son activité en ligne", a-t-elle ajouté.