Les six pays des Balkans occidentaux ont signé jeudi un accord prévoyant la baisse progressive des frais d'itinérance pour la téléphonie mobile et leur suppression en 2021, rare geste de bonne volonté dans les relations régionales.
Encouragé par Bruxelles, l'accord a été signé lors d'un sommet du numérique à Belgrade par des représentants de l'Albanie, de la Bosnie, du Kosovo, de la Macédoine du Nord, du Monténégro et la Serbie, selon l'agence Beta.
Tous ces pays (environ 17 millions d'habitants au total) souhaitent adhérer à l'Union européenne et ce trouvent à des stades différents de ce processus, avec le Monténégro et la Serbie en tête.
"C'est un jour historique. La signature du nouvel accord régional sur les frais d'itinérance par les partenaires des Balkans occidentaux est une solide démonstration de l'intégration politique et régionale", a déclaré à cette occasion la commissaire européenne à l'Economie numérique, Mariya Gabriel.
Dans un premier temps, les prix vont baisser de 27% le 1er juillet 2019, et vont continuer à décroître, jusqu'à la suppression totale des frais d'itinérance le 1er juillet 2021, a précisé le gouvernement serbe dans un communiqué.
Un accord similaire, visant à faire baisser ces coûts, avait été signé en 2014, mais sans l'Albanie et le Kosovo, ancienne province serbe qui a proclamé son indépendance en 2008. La Serbie et la Bosnie ne reconnaissent pas le Kosovo indépendant.
"Bonne nouvelle (enfin!): à partir de juillet, les citoyens et les entreprises des Balkans occidentaux paieront nettement moins les frais d'itinérance" et pourront communiquer "comme chez eux à partir de juillet 2021", a twitté de son côté Johannes Hahn, commissaire européen responsable de l'Elargissement.
La signature de cet accord était incertaine il y a encore quelques jours, notamment en raison des relations exécrables entre la Serbie et le Kosovo.
"C'était une décision difficile pour nous", a déclaré la Première ministre serbe Ana Brnabic, en se référant à une taxe douanière de 100% imposée en novembre par le Kosovo pour les produits d'importation serbes et bosniens.
Le gouvernement kosovar persiste sur le maintien de cette taxe malgré les critiques de Bruxelles et de Washington.
"Je crois que cet accord constitue un nouveau pas vers le renforcement de la coopération régionale", s'est félicité, dans un communiqué, le ministre kosovar du Développement économique, Valdrin Lluka, un des signataires de l'accord.