Le nouveau secrétaire d'Etat au numérique Cédric O a dit mercredi vouloir favoriser l'émergence de champions européens du numérique, lors de sa première visite comme membre du gouvernement, dans les locaux de la jeune société technologique Doctolib.
"Mon rôle est de créer les conditions d'émergence des champions européens du numérique", a-t-il déclaré, en visitant la plateforme de rendez-vous médicaux en ligne de 750 salariés, fondée en 2013.
"Dans le Cac 40, nous n'avons pas d'entreprises issues des dernières révolutions technologiques", comme "internet ou la robotique" a relevé l'ex-conseiller d'Emmanuel Macron sur le numérique, incitant les salariés de Doctolib à "être ambitieux".
Le successeur de Mounir Mahjoubi arborait sur son costume le "Coq rouge", label de la "French tech", initié fin 2013. Pour faire passer son message il a choisi de visiter une "licorne", jeune société du numérique dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, cap franchi par Doctolib lors d'une levée de fonds en mars.
"Nous avons besoin de faire émerger des champions européens car ils créent des emplois et portent des modèles de société", a expliqué M. O, selon qui son "travail" sera de "créer le cadre pour le developement de géants du numérique".
Le nouveau secrétaire d'Etat a pris la parole après avoir visité les locaux, saluant longuement les employés. "Vous n'êtes pas obligés de donner du +monsieur le ministre+, il n'y a pas si longtemps j'étais à votre place", leur a-t-il dit, estimant plus tard que le rôle de secrétaire d'Etat n'était "pas (son) ADN initial".
"Quand Facebook change ses conditions d'utilisation, il modifie la loi pour deux milliards de comptes", relève t-il. Il "est impensable que les plateformes décident des règles de ce qui est bien ou pas" quant à la modération des contenus, a-t-il ajouté.
"C'est une question technique" mais surtout "démocratique" qui sera notamment débattue avec les examens de la proposition de loi portée par la députée LREM Laëticia Avia sur la "haine en ligne" et du volet régulation du projet de loi sur l'audiovisuel, a encore indiqué Cédric O.
Autre dossier qui attend le secrétaire d'État, la fracture numérique. "On y est allé fort dans la dématérialisation des services publics. Le numérique doit être un facteur de simplicité, pas d'expulsion ", a-t-il estimé.
"Au pied des immeubles de la Silicon Valley, il y a des SDF". "Soyons les meilleurs du monde, mais il ne faut pas que cette réussite soit solitaire. C'est cela qui a créé le Brexit ou la montée des extrêmes", a-t-il jugé.
fs/cda/az