Après son grand débat mercredi matin à Saint-Brieuc, Emmanuel Macron passera l'après-midi dans le centre névralgique de la cyberdéfense française, situé à Bruz, près de Rennes, dont les moyens ont été renforcés par la loi de programmation militaire (LPM).
Il rencontrera les équipes de spécialistes qui travaillent sur la protection contre les attaques informatiques visant les cibles militaires, les systèmes de détection et de brouillages des missiles et radars, les analyses des failles, etc. Bruz aide aussi les armées comme les services de renseignement.
Ce centre unique en Europe compte 1.500 personnes (+30% depuis 2012), dont 80% d'ingénieurs de très haut niveau et 300 recrutements supplémentaires environ sont prévus par la LPM.
Accompagné de Joël Barre, délégué général pour l'armement, le chef de l'Etat assistera à une démonstration sur la lutte informatique offensive, une séquence secret défense fermée à la presse. Au programme également, l'intelligence artificielle, qui renforce aussi bien les attaques que les systèmes de défense.
Il se verra présenter les apports de l'IA dans l'exploitation opérationnelle des images satellites ou encore la manière dont, si deux câbles se touchent dans un avion, des informations peuvent fuiter.
"Les menaces augmentent en nombre, se complexifient et accélèrent le tempo grâce à l'intelligence artificielle, qui peut chercher systématiquement les failles d'un système. Les attaques sont d'ailleurs de plus en plus automatisées", soulignent les conseillers de la présidence.
L'armée a recensé 700 attaques en 2017, un chiffre qui était déjà atteint en septembre 2018.
La LPM (2019-2025) prévoit de porter le budget de la cyberdéfense à 1,6 milliard sur 6 ans, notamment en développement des systèmes, dont pour l'intelligence artificielle 10 millions par an, qui seront augmentés à 100 millions en 2022.
L'armée veut protéger aussi bien les industriels du secteur de la défense que ses sous-traitants." Notre doctrine sur la cyberdéfense est qu'il s'agit d'une action collective. On n'est jamais protégé qu'au niveau du maillon le plus faible. On a déjà constaté des attaques contre les sous-traitants", explique l'Elysée.
En revanche la protection des organismes civils "vitaux" relève de l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), qui partage avec la DGA la veille sur les menaces et les vulnérabilité.
La LPM prévoit 100 experts en IA et 4000 cybercombattants à l'horizon 2025, soit 1000 personnes supplémentaires.