La 5G fait couler beaucoup d’encre mais il est difficile de trouver des réponses concises aux questions que tout le monde se pose, en particulier les professionnels et les décideurs en entreprise. Débit, déploiement, utilité : voici les éléments essentiels pour comprendre la 5G.
Cette fois, nous y sommes. Comme annoncé depuis longtemps, 2020 sera l’année de la commercialisation des premières offres 5G en France. À quelques mois du lancement, il est temps de faire le point sur le fonctionnement et les promesses de ce réseau mobile nouvelle génération.
La technologie : comment ?
Sous l’appellation 5G se cachent de nombreuses innovations techniques. Le MIMO (Multiple-Input Multiple-Output) massif est une technologie qui permet d’augmenter le nombre d’antennes pour servir davantage d’utilisateurs et gérer des flux de données montants et descendants simultanément. Avec le beamforming, le signal ne sera plus diffusé dans toutes les directions, mais convergé et dirigé spécifiquement vers l’appareil connecté de manière à en augmenter l’efficacité. Autre exemple, le network slicing est une technique de virtualisation qui va permettre de découper le réseau pour offrir à chaque utilisateur le niveau de performance dont il a besoin et optimiser ainsi les ressources disponibles.
Les performances : combien ?
Un débit multiplié par dix et une latence divisée par dix. C’est ce à quoi les futurs utilisateurs de la 5G peuvent s’attendre en termes de performances en comparaison au réseau 4G. Si les tests ont montré que la 5G pouvait offrir un débit grimpant jusqu’à 20 Gb/s, en conditions réelles, les débits pourraient atteindre 1 Gb/s. Quant à la latence, elle sera proche de la milliseconde. À condition évidemment d’être équipé d’un appareil compatible.
Les premières offres : quand ?
Le 31 décembre dernier, l’appel à candidatures pour l’attribution de la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz a été publié. Cette bande, qui constitue le cœur de la 5G, est divisée en 31 blocs de fréquences de 10 MHz que devront se partager un maximum de 4 opérateurs. Les candidats ont jusqu’au 25 février 2020 pour déposer leur dossier. La procédure d’attribution comprend ensuite plusieurs étapes qui dureront environ 3 mois. Une fois les fréquences attribuées, les premières offres exploitant le réseau 5G devraient voir le jour dans le courant de l’été.
La couverture : où ?
Dans un premier temps, la zone de couverture devrait être limitée à quelques grandes agglomérations. Les opérateurs ont évidemment déjà entamé les déploiements et procèdent depuis 2018 à des tests dans des villes pilotes comme Bordeaux, Lille, Nantes, Paris, Lyon ou encore Toulouse. L’Arcep propose sur son site une carte de France des expérimentations 5G en cours ou achevées. À compter de 2022, les opérateurs titulaires de fréquences 5G devront avoir déployé 3 000 sites, puis 8 000 en 2024 (dont 4 000 dans les zones classées « peu dense ») et 10 500 en 2025. L’objectif est de parvenir à un réseau 100 % 5G d’ici 2030.
Les usages : pourquoi ?
Vidéo ultra-haute définition, cloud gaming, télémédecine, véhicules autonomes, comme le souligne dans nos colonnes le journaliste Thomas Pagbe, la 5G va améliorer les usages existants mais également en créer de nouveaux. Pour les entreprises plus spécifiquement, elle va permettre d’offrir du très haut-débit dans des zones dépourvues de fibre optique. Il sera également possible d’imaginer des nouveaux scénarios pour garantir la continuité d’activité en utilisant la 5G comme réseau de secours. Les échanges de documents lourds, le travail avec des outils en streaming et la visioconférence profiteront de la 5G pour assurer une mobilité plus large et plus sereine aux employés concernés, comme les forces commerciales par exemple.
Demeure à date une inconnue de taille : le prix des abonnements. Aucun des opérateurs majeurs ne s’est exprimé clairement sur le sujet mais on peut supposer au regard des déclarations qu’il sera en hausse par rapport à la 4G. Reste à savoir de combien…