ManoMano, le spécialiste de la vente en ligne d'articles de bricolage et jardinage qui vise un milliard d'euros de ventes en 2020, annonce avoir levé 110 millions d'euros pour financer sa nouvelle offre destinée aux artisans et se développer à l'international.
Ces capitaux, qui s'ajoutent aux 76 millions d'euros levés auparavant, pour un total de 186 millions d'euros levés en cinq ans, ont été réunis auprès des investisseurs historiques de la société, CM-CIC, Partech, Piton et General Atlantic, auxquels s'ajoutent les fonds Eurazeo Growth, Aglaé Ventures et Bpifrance, précise un communiqué lundi.
Née en 2013 et présente dans six pays -outre la France, la Belgique, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni- la société se présente comme "le leader européen du bricolage et du jardinage en ligne", un marché évalué à 365 milliards d'euros, ventes aux professionnels et aux particuliers confondues.
En France, le commerce en ligne ne représentait encore que 3% d'un marché du bricolage évalué à près de 26 milliards d'euros en 2017, dominé (77%) par les grandes surfaces spécialisées telles que Leroy Merlin, Bricorama ou Castorama, selon les derniers chiffres de la Fédération des magasins du bricolage et de l'aménagement de la maison (FMB).
ManoMano, qui revendique 20 millions de visites par mois et 2,5 millions de clients actifs (ayant fait un achat au cours des 12 derniers mois), a enregistré 400 millions d'euros de transactions l'an dernier dans l'Hexagone où il réalise 75% de son chiffre d'affaires, ont précisé à l'AFP ses fondateurs, Christian Raisson et Philippe de Chanville.
La société, qui emploie aujourd'hui 370 personnes, a lancé ce mois-ci ManoManoPro, plate-forme dédiée aux professionnels du bâtiment.
"Nous avons trois axes de développement: nous lançons une nouvelle offre vers les artisans, mais aussi de nouveaux services pour accompagner nos marchands et nous nous développons à l'international qui ne représente encore que 25% de notre activité. Nous allons recruter 100 personnes pour servir cette stratégie" a expliqué à l'AFP Christian Raisson.
"Pas besoin d'être américain ou chinois" comme Amazon ou Alibaba pour percer dans le commerce en ligne, affirme Philippe de Chanville, "nous voulons créer un géant européen avec des racines françaises".
ManoMano met à disposition des 1.800 marchands présents sur son site (dont 1.000 en France) une plate-forme logistique et des services (facturation, outils d'optimisation des ventes, data).
Implanté sur deux sites à Paris, mais aussi à Bordeaux et Barcelone, la société veut permettre à ses marchands européens de "faire entre 200 et 300 millions d'euros de volume d'affaires" hors de leur pays d'origine.