Le groupe internet russe Yandex a entériné vendredi une réforme de sa gouvernance rendant plus difficile l'entrée d'investisseurs étrangers à son capital, en réponse à de récents efforts des autorités dans ce sens.
Ces changements incluent la création d'une "Fondation d'intérêt public" à qui a été transférée la "golden share" du groupe, actuellement aux mains de la banque publique Sberbank. Il s'agit d'une action spécifique permettant à son détenteur d'exercer un droit de véto.
En l'occurrence, la Fondation pourra bloquer l'accumulation par un tiers de 10% ou plus des parts de Yandex. Jusqu'ici ce seuil était de 25%.
Annoncé en novembre, ce changement a été approuvé vendredi par les actionnaires lors d'une assemblée générale extraordinaire, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Cette réforme va dans le sens des efforts du gouvernement russe, qui a récemment essayé d'introduire une loi prévoyant de limiter à 20% les parts étrangères dans les entreprises de technologies de l'information.
Ce projet de loi avait fait chuter l'action Yandex aux bourses de New York (Nasdaq) et Moscou, si bien que le gouvernement a revu sa copie et proposé de porter cette limite à 50% plus une action.
Le Kremlin avait démenti avoir joué un rôle dans la réforme de Yandex mais s'est dit satisfait de voir que l'entreprise "comprend que ses activités font l'objet d'une attention particulière de l'Etat".
Le conseil d'administration de la nouvelle "fondation d'intérêt public" sera composée de trois responsables de Yandex, dont son fondateur Arkadi Voloj et sa PDG Elena Bounina, cinq représentants d'universités russes et trois d'organisations non gouvernementales.
Souvent surnommé le "Google russe", Yandex est le premier moteur de recherche de Russie et une des grandes réussites économiques du pays des deux dernières décennies. Le groupe, légalement enregistré aux Pays-Bas, a une trentaine de bureaux dans le monde.
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