WeWork, qui a lancé une véritable révolution des bureaux partagés et dont les pratiques comptables sont controversées, va probablement repousser à octobre, voire plus tard, son introduction en Bourse, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.
"Ce n'est pas encore 100% certain" mais "ça en prend le chemin", a dit cette source, expliquant que ce report était dû au fait que de nombreux investisseurs s'interrogeaient sur la valeur de l'entreprise, passée de 47 milliards de dollars lors de la dernière levée de fonds en début d'année à moins de 20 milliards la semaine dernière.
WeWork devait démarrer ce lundi la tournée de promotion de l'entreprise auprès de potentiels investisseurs (roadshow) pour un baptême de feu la semaine prochaine sur le Nasdaq. La société compte y faire échanger ses titres sous le symbole boursier "WE", selon des documents adressés vendredi au gendarme de la Bourse, la SEC.
Contactée par l'AFP, la société n'a pas répondu dans l'immédiat, tandis que les banques JPMorgan Chase et Goldman Sachs, qui pilotent l'opération, n'ont pas souhaité commenter.
Un report éventuel traduit les difficultés de WeWork à apaiser les craintes des marchés à la fois sur le modèle économique de l'entreprise et sa gouvernance.
La société a pourtant essayé son va-tout vendredi pour sauver son entrée en Bourse: elle a notamment annoncé une série de mesures pour améliorer sa gouvernance et réduire l'influence de son PDG, Adam Neumann.
WeWork a par exemple diminué de moitié les droits de vote attachés à la classe d'actions dont dispose M. Neumann et assuré qu'aucun autre membre de sa famille ne fera partie du conseil d'administration.
"Tout PDG qui succédera à Adam sera choisi par les membres de notre conseil d'administration, de façon collégiale. Nous ne nous reposerons pas sur un comité de succession", avait affirmé l'entreprise.
Une précision importante parce que Rebekah Neumann, la femme d'Adam et cousine de l'actrice Gwyneth Paltrow, détient le titre de cofondatrice et de responsable de la marque entre autres.
Outre la gouvernance, les marchés s'interrogent également sur la capacité de Wework à gagner de l'argent assez rapidement.
La société a essuyé une perte nette de 1,9 milliard de dollars l'an dernier et présentait un déficit de 690 millions au premier semestre de l'année en cours.
Avec ses cafés gratuits, ses canapés et ses cloisons vitrées, WeWork est l'exemple le plus emblématique du "coworking" apparu dans les années 1990 et devenu ces dix dernières années l'une des grandes tendances de l'immobilier de bureaux.
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