Le géant britannique des télécoms Vodafone a fortement réduit sa perte au premier semestre, grâce à des économies de coûts et une petite hausse du chiffre d'affaires, et relève ses prévisions de performance pour 2020, selon un communiqué publié mardi.
La perte nette, ressortie à 2,1 milliards d'euros, est imputée notamment à d'importantes pénalités "décidées lors d'un jugement adverse de la Cour suprême d'Inde".
L'an dernier à la même période, l'opérateur avait essuyé une très lourde perte de près de 8 milliards en raison de dépréciations dans ses activités indiennes.
Vodafone, qui est très endetté et s'est lancé dans un plan d'économies en Europe de 1,2 milliard d'euros d'ici 2021, a nettement réduit ses coûts pour les six premiers mois de l'année et affiche un bénéfice opérationnel de 577 millions d'euros sur la période contre une perte de plus de 2 milliards un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires semestriel a quant à lui progressé très légèrement de 0,4% à 21,9 milliards, notamment grâce à l'acquisition d'actifs de Liberty Global en Allemagne et Europe de l'est.
Le directeur général Nick Read s'est félicité "de la rapidité" à laquelle sont exécutées "les priorités stratégiques annoncées il y a un an", notant "un départ rapide dans l'intégration d'activités rachetées à Liberty Media" et une "transformation numérique qui crée déjà une meilleure expérience (d'utilisation) pour (ses) clients".
Vodafone relève ses prévisions d'excédent brut d'exploitation (EBITDA) dans une fourchette comprise entre 14,8 et 15,0 milliards d'euros pour 2020, contre 13,8 à 14,2 milliards d'euros, en se fondant sur une hypothèse de croissance organique de 2 à 3%.
L'action bondissait de 2,23% à 163,86 pence à l'ouverture de la Bourse de Londres.
M. Read souligne que l'opérateur britannique a "sécurisé des accords de partage de réseaux dans la plupart de (ses) marchés européens et (vient) d'annoncer un partenariat important (...) avec Virgin Media au Royaume-Uni pour améliorer l'utilisation de (ses) actifs de réseau".
Le groupe a récemment conclu plusieurs accords de partenariat en Europe dans les réseaux et les antennes-relais dont un avec l'opérateur O2 au Royaume-Uni.
Vodafone a en outre annoncé une alliance avec Telecom Italia. L'opération prévoit un partage de réseau dans la 4G et la 5G - la nouvelle génération de téléphonie sur laquelle mise beaucoup le britannique - ainsi que la fusion des activités dans les tours télécoms en Italie des deux groupes. L'accord doit permettre à Vodafone d'empocher 2,1 milliards d'euros.
Le groupe précise dans son communiqué que sa "capacité à fournir des services à (ses) clients (...) ne devrait pas pâtir du Brexit" car il possède des entités juridiques dans chaque pays où il exerce. Toutefois, il pourrait voir sa croissance ralentir dans ses principaux marchés européens, "y compris le Royaume-Uni, à cause de l'incertitude autour du processus de Brexit".
Vodafone prévoit que l'entité TowerCo, qui doit regrouper les pylônes et antennes-relais du groupe en Europe, sera "opérationnelle d'ici mai prochain, ce qui nous permettra de continuer à monétiser la valeur importante qui réside dans nos infrastructures d'antennes-relais".
L'opérateur avait annoncé en juillet qu'il envisageait d'introduire en Bourse cette entité ou d'en céder une partie afin de financer la 5G et ses acquisitions, tout en réduisant le fardeau de sa dette qui s'approche des 50 milliards d'euros, notamment à cause du rachat des actifs de Liberty Media.
ved/jbo/evs
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