Le groupe télécom espagnol Telefonica, après avoir accusé une lourde perte trimestrielle, a annoncé mercredi un changement drastique d'organisation pour recentrer ses investissements sur l'Europe et le Brésil.
Le groupe entend également isoler au sein d'une filiale ses activités dans le reste de l'Amérique latine.
La compagnie détaille, dans un communiqué, ce nouveau "plan d'action" approuvé mercredi, qui doit permettre, selon elle, de créer "plus de 2 milliards (d'euros) de revenus supplémentaires".
Dans un courrier, le PDG, José María Álvarez-Pallete, a annoncé que la première des grandes décisions prises était de "donner la priorité à l'Espagne, au Brésil, à l'Allemagne et au Royaume-Uni comme marchés clefs".
"Le plan de la compagnie consiste à consacrer l'essentiel de ses investissements sur ces quatre marchés", générateurs de la "plus grande valeur", a dit la compagnie, qui compte y améliorer "l'offre et les services offerts aux clients".
"Même si à la fin du troisième trimestre, le groupe était présent dans 14 pays, ces quatre-là concentrent (...) 80% des revenus", a souligné Telefonica.
Le PDG annonce aussi dans sa lettre un "spin-off (une scission) des activités en Amérique latine", qui seront "désormais gérées comme une unité autonome".
Telefonica n'a pas précisé clairement ce qu'il comptait faire à l'avenir de cette filiale.
"Nos opérations en Amérique latine étaient jusqu'à il y a quelques années un moteur de croissance de la compagnie", admet le PDG, avant de justifier le désengagement: "les conditions particulières sur ces marchés ont affecté l'évolution de nos affaires, diminuant la contribution" de l'Amérique latine.
Il cite notamment comme freins "le cadre réglementaire", "une pression concurrentielle accrue" ou "la volatilité des devises" dans la région.
Au troisième trimestre, Telefonica avait surtout souffert de la dépréciation du peso argentin par rapport à l'euro.
La compagnie avait publié le 5 novembre une lourde perte nette de 443 millions d'euros au troisième trimestre, en raison notamment du coût d'un vaste plan de restructuration en Espagne.
Ce plan de départs volontaires, annoncé en septembre, concernait près de 5.000 personnes sur un total de 25.000 salariés.
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