Le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton s'est engagé mercredi devant l'industrie spatiale européenne en congrès à Bruxelles à être "impitoyable" dans les négociations budgétaires avec les Etats membres pour éviter les coupes programmées.
"Je serai impitoyable lors des négociations budgétaires", a-t-il affirmé devant les industriels du secteur réunis dans la capitale belge pour la 12e conférence européenne sur l'Espace.
Thierry Breton a obtenu un des plus importants portefeuilles de l'équipe dirigée par l'Allemande Ursula von der Leyen avec l'industrie, le tourisme, les media, les applications numériques, la 5G, l'Espace et la Défense.
Mais les enveloppes de ses deux attributions phares, l'Espace et la Défense, ont été réduites à la demande des gros contributeurs dans la proposition de budget des Etats membres pour la période 2021-2027.
Le Fonds Européen de Défense a fondu de moité, passant de 13 à 7 milliards d'euros, et l'enveloppe de 16 milliards prévue pour l'Espace a perdu 10% de sa dotation, avec des coupes de 20% pour les programmes Galileo, le navigateur de l'Europe et Copernicus, son "oeil dans l'espace".
Ces coupes ont consterné les industriels. Les ambitions affichées sont importantes. "Nous devons préparer la nouvelle génération de Galileo, développer de nouveaux services de Copernicus pour la surveillance du climat, lancer le programme GovSatCom de satellites de télécommunications pour offrir aux États membres des communications sécurisées et un programme de surveillance de l'espace", a énuméré le commissaire.
"Nous n'aurons pas de politique spatiale crédible sans lanceurs pour avoir un accès indépendant à l'espace et nous devons préparer la nouvelle génération de lanceurs", a-t-il ajouté.
"La Commission européenne a proposé une enveloppe de 16 milliards d'euros pour l'Espace pour la période 2021-2027 et je vais me battre pour la conserver. Les négociations ne seront pas simples, mais vous pouvez compter sur moi", a-t-il assuré.
Les Etats membres ont réduit de 200 milliards d'euros le projet de budget présenté par la Commission européenne. Le Parlement européen a jugé les coupes inacceptables. Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, a été mandaté pour trouver un accord entre les deux instances budgétaires européennes.