Le géant norvégien des télécoms Telenor a annoncé vendredi avoir retenu le suédois Ericsson pour la construction de son réseau 5G en Norvège aux dépens du chinois Huawei qui l'avait fourni en équipements 4G.
"Nous avons pris en compte des facteurs importants tels que la qualité technique, la capacité d'innover et de moderniser le réseau, les conditions commerciales ainsi qu'une évaluation très large de la sécurité", a expliqué le directeur général de Telenor, Sigve Brekke, dans un communiqué.
"Sur la base de cette évaluation complète et globale, nous avons décidé de faire appel à un nouveau partenaire pour cet important virage technologique en Norvège", a-t-il dit.
Faisant écho aux inquiétudes des Etats-Unis qui ont enjoint leurs alliés d'interdire Huawei pour des raisons de sécurité, les services de renseignement norvégien avaient mis en garde contre l'équipementier chinois jugé trop proche du régime de Pékin. Le groupe rejette les soupçons d'espionnage.
Détenu à 54% par l'Etat norvégien, Telenor renonce ainsi à un partenariat de 10 ans avec Huawei auquel il avait eu recours pour la mise en place de son réseau 4G.
Les services 5G seront progressivement lancés dans le pays scandinave à compter de 2020.
Le porte-parole de Huawei en Norvège n'a pu être joint dans l'immédiatement pour un commentaire.
"La modernisation prendra 4 ou 5 ans", a précisé Telenor. "Pour cette raison, Telenor utilisera l'équipement de l'actuel fournisseur RAN (réseau d'accès radio, ndlr), Huawei, pour l'entretien du réseau 4G et aussi pour passer à la couverture 5G dans certaines régions de Norvège".
Présent dans neuf pays d'Europe du Nord et d'Asie du Sud-Est, Telenor compte plus de 180 millions d'abonnés dans la téléphonie mobile.
En octobre, un autre grand acteur des télécoms dans le pays scandinave, le suédois Telia, avait sélectionné Ericsson aux dépens de Huawei pour son propre réseau 5G.
La Norvège est d'autant plus prudente sur ce dossier qu'elle a déjà subi l'ire de la Chine après l'attribution en 2010 du prix Nobel de la paix à l'opposant chinois Liu Xiaobo, ce qui avait entraîné des représailles diplomatiques et commerciales durables de la part de Pékin.
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