Le groupe français Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia (Tim), a décidé vendredi de retirer sa demande de révocation de cinq administrateurs proches du fonds américain Elliott, dans un geste d'apaisement alors que l'opérateur italien est fragilisé par les tensions entre ses actionnaires.
Cette annonce a été faite par une représentante de Vivendi peu après l'ouverture de l'assemblée générale des actionnaires de Tim, réunie à Rozzano, dans la banlieue de Milan, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Comme la demande de révocation est inscrite à l'ordre du jour, l'assemblée doit désormais accepter ce retrait, mais un vote en ce sens ne fait guère de doute.
"Vivendi a investi quatre milliards d'euros dans Telecom Italia. En tant qu'actionnaire industriel de long terme, il voit un grand potentiel dans cette entreprise et a toujours exprimé sa volonté d'établir les meilleures conditions pour restaurer de la valeur", a déclaré Caroline Le Masne de Chermont, directrice juridique de Vivendi.
"Vivendi souhaite, encore plus que les autres actionnaires, restaurer une gouvernance harmonieuse et collégiale" et a donc décidé de retirer sa demande de révocation, a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé que les vives tensions avaient affecté l'évolution du titre, qui a perdu 30% en Bourse en un an, le fonctionnement du groupe mais aussi ses résultats.
Vivendi a souhaité que le conseil d'administration soit "plus transparent et plus inclusif" et a assuré que "si ces changements survenaient, comme annoncés par le directeur général (Luigi Gubitosi), ce dernier pouvait compter sur son soutien loyal".
Un peu avant, M. Gubitosi, nommé par les administrateurs proches d'Elliott, a lui aussi appelé à un apaisement.
"Vivendi a tellement à donner à Telecom Italia et Telecom à Vivendi (...). Mon souhait est que l'on travaille ensemble et que se recrée un climat de confiance", a-t-il souligné.
"Je pense que c'est le moment d'abaisser le ton et de se concentrer de nouveau sur les priorités de Tim, à savoir son succès industriel et commercial" et la mise en oeuvre du plan industriel", a souhaité le président de Tim, Fulvio Conti, en déplorant la phase "de polémiques et d'accusations" ayant nui à l'entreprise, qui a enregistré une perte nette de 1,4 milliard d'euros l'an passé.
Vivendi, premier actionnaire de l'opérateur avec 23,9% du capital, a perdu le contrôle du conseil d'administration en mai 2018 au profit du fonds activiste Elliott, qui dispose de près de 10% du capital.
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