Les dirigeants du syndicat agricole FNSEA ont fait part mardi de leur "incompréhension" après les nouvelles menaces de Washington de surtaxer des produits français en représailles à la taxe Gafa, estimant que l'agriculture française "ne peut pas être prise en otage".
"L'agriculture ne peut pas être prise en otage dans le commerce sur les sanctions des Etats-Unis sur des sujets qui ne nous concernent pas. Nous avons demandé au Premier ministre, en lien avec l'Union européenne, de privilégier la voie de la négociation", a déclaré à la presse Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, à l'issue d'un entretien avec Edouard Philippe.
Washington menace d'imposer des droits de douane additionnels, pouvant aller jusqu'à 100%, sur l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, dont de nombreux fromages comme le roquefort et le vin pétillant, en réponse à l'instauration en France d'une taxe sur les géants américains du numérique (Gafa).
Une menace qui ne concerne pas pour l'heure le vin traditionnel, un des produits d'exportation tricolores les plus emblématiques, par ailleurs déjà sous le coup de représailles américaines dans un autre litige commercial sur des subventions européennes à Airbus.
"Il y a des entreprises aujourd'hui, qui sont, notamment en viticulture, +impactées+ sur le coeur de gamme puisque les spiritueux, le champagne ne sont pas concernés sur les 25% de droits de douane à l'entrée aux Etat-Unis", a rappelé M. Despey.
"Nous attendons des compensations, nous attendons des actions de promotion pour réorienter le marché vers d'autres pays et on attend que l'Etat et l'Union européenne prennent des décisions pour faire cesser ces rétorsions qui ont un réel impact pour l'agriculture et la compétitivité de notre pays et de l'Union européenne", a ajouté M. Despey.
Les vins et spiritueux français ont trouvé l'an dernier leur premier débouché aux États-Unis, avec 18,29 millions de caisses de douze bouteilles vendues pour 1,6 milliard d'euros au total.
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