Le géant japonais des télécommunications et services en ligne SoftBank Group a fait état jeudi d'une envolée de 36% sur un an de son bénéfice net 2018/19, grâce aux revenus de ses investissements.
SoftBank Group, qui est devenu une entreprise financière misant sur de nombreuses sociétés technologiques, a dégagé un résultat net de 1.411 milliards de yens (11,3 milliards d'euros) pour les mois d'avril 2018 à mars 2019, grâce en grande partie aux gains réalisés par son véhicule d'investissement SoftBank Vision Fund.
"Ce fond est devenu la locomotive", a résumé le patron de SoftBank, Masayoshi Son. "C'est un fonds technologique de 100 milliards de dollars, du jamais vu", a-t-il une fois de plus insisté lors d'une conférence de presse fleuve, exercice d'autosatisfecit qu'il affectionne.
"Je veux être numéro un. Je ne peux pas me satisfaire d'être 2e, on y peut rien, je suis comme ça depuis tout petit", a-t-il commenté. Et de rêver à haute voix d'un monde "fantastique" bourré de technologies d'intelligence artificielle dont son groupe serait propriétaire, en se vantant d'investir avec une vision à plus de 20/25 ans.
"On va fonder un groupe avec une armée d'entrepreneurs extraordinaires, des numéros un dans leur domaine. SoftBank Group, c'est maintenant que ça commence, cela me procure un enthousiasme fou", a insisté celui qui se passionne toujours pour les technologies mais surtout pour l'argent considérable qu'elles peuvent selon lui rapporter.
Parmi les investissements dont il est fier, il cite la société Guardant de diagnostic médical dans le domaine des cancers, Didi (services de mobilité), WeWork (bureaux), Uber, etc.
Le Vision Fund et un autre fonds appelé Delta ont généré un bénéfice d'exploitation de 1.256,6 milliards de yens, a précisé le milliardaire, ce qui a contribué à propulser à 2.353,9 milliards de yens (18,8 milliards d'euros) le gain d'exploitation total du groupe, en hausse de 80% sur un an, un record.
Le groupe a notamment réévalué ses actifs dans la société de véhicules avec chauffeur Uber, à l'aune de la valeur que lui accordent les investisseurs en vue de son entrée en Bourse, ce qui se traduit par un gain comptable de 418,14 milliards de yens.
Les profits générés par les activités mobiles ont augmenté.
Dans l'année, la filiale de services cellulaires au Japon, SoftBank Corp, plutôt bien portante, a été introduite en Bourse à hauteur d'un tiers (SoftBank Group en possède toujours 66,5%), et la rentrée pécuniaire afférente (de quelque 2.000 milliards de yens) doit être utilisée pour alléger la dette et investir.
Le chiffre d'affaires du groupe dans son ensemble a augmenté de 4,8% sur un an à 9.602,2 milliards de yens, aidé non seulement par les activités mobiles mais aussi les rentrées liées au portail internet Yahoo Japan, contrôlé depuis longtemps par la firme née à l'aube des années 1980.
SoftBank Group n'a pas livré de prévisions financières pour l'exercice en cours, débuté le 1er avril, arguant comme à chaque fois de la difficulté à estimer les changements que le mastodonte est susceptible de connaître, compte tenu des possibles modifications de périmètre.
SoftBank Group est à un tournant, ses activités de télécommunications mobiles ayant pris une autonomie de décision au Japon, alors que se poursuit par ailleurs le processus de fusion de sa filiale Sprint avec son concurrent T-Mobile aux Etats-Unis.
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