Le bénéfice net du fabricant français de matériau pour semi-conducteurs Soitec a augmenté de 4% à 90,2 millions d'euros sur l'exercice décalé 2018-19 s'achevant en mars, une petite hausse qui masque une augmentation forte de ses principaux indicateurs de rentabilité.
Porté par la forte demande des fondeurs de semi-conducteurs pour ses plaques de silicium innovantes, Soitec a vu notamment son excédent d'exploitation (Ebitda des activités poursuivies, l'indicateur de référence utilisé par la société) grimper de 68% à 152,3 millions d'euros, soit 34,3% du chiffre d'affaires, largement au-dessus d'une prévision initiale de quelque 30%.
Selon la société, ce sont des éléments non récurrents lors de l'exercice précédent qui expliquent principalement que le bénéfice net s'en tienne à une légère hausse: notamment un produit d'impôt différé de 25,4 millions d'euros.
Selon son directeur général Paul Boudre, Soitec va désormais "continuer d'investir dans l'augmentation de [ses] capacités de production sur [ses] sites industriels français et singapouriens, afin d'accompagner la croissance à long terme de la demande" pour les plaques de 300 mm FD-SOI (utilisée pour l'automobile, l'intelligence artificielle, les objets connectés et les puces pour la 5G) et RF-SOI (utilisée notamment pour les antennes des smartphones).
"D'importants flux de trésorerie d'exploitation et une émission d'obligations convertibles réalisée dans des conditions favorables nous ont permis de financer de nombreux investissements de capacité, de rembourser nos lignes de crédit et de clôturer l'année avec un niveau de trésorerie élevé", s'est-il félicité.
Soitec emploie désormais 1.250 salariés.
Le groupe avait déjà annoncé mi-avril un chiffre d'affaires en hausse de 43% à 444 millions d'euros sur l'exercice.
Les plaques de silicium produites par Soitec, une niche haut de gamme du marché, sont beaucoup plus chères que les plaques standard, mais elles permettent aux fondeurs de fabriquer des semi-composants plus intelligents ou moins consommateurs d'énergie électrique.
Elles se retrouvent notamment dans les composants des smartphones, qui absorbent plus de la moitié de la production, selon Soitec.
Soitec a été fondée à l'origine par deux anciens chercheurs du Leti, le centre de recherche et technologie du CEA spécialisé dans les micro et nanotechnologies.
La société continue d'entretenir des liens privilégiés avec les chercheurs du Leti.
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