L'équipe de campagne du candidat à l'investiture démocrate Michael Bloomberg a confirmé jeudi collaborer sur Instagram avec des spécialistes des "mèmes", des images comiques virales sur internet, nouvelle illustration de ses dépenses publicitaires record et de sa volonté de toucher un public jeune.
L'équipe du milliardaire et ex-maire de New York "collabore avec des créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, y compris dans le monde des mèmes", a confirmé à l'AFP une porte-parole.
Ces "créateurs de contenu" sont des sortes d'influences, très suivis sur les réseaux, mais qui se démarquent en proposant des messages humoristiques.
Extrêmement populaires, les mèmes - souvent une photo, un montage vidéo - circulent par milliers chaque jour sur les réseaux sociaux.
Parmi les comptes Instagram des "créateurs de contenu" recrutés par M. Bloomberg figurent notamment ceux de fuckjerry (15 millions d'abonnés), grapejuiceboys (2,7 millions) ou tank.sinatra (2,3 millions).
Tous les trois ont publié mercredi des captures d'écran de (faux) échanges privés, au ton humoristique, avec Michael Bloomberg sur Instagram.
Ces messages, soulignent-ils, sont bien "sponsorisés par Mike Bloomberg".
Dans l'un d'entre eux, le candidat de 77 ans explique que c'est sa petite-fille qui lui a parlé de ce compte et qu'il est prêt à dépenser un milliard de dollars pour avoir l'air du candidat cool, photo de lui en short trop large et polo de plaisance à l'appui.
Une volonté donc de détourner avec humour les attaques sur son âge ou sa fortune.
L'équipe de campagne de Michael Bloomberg a expliqué cette stratégie numérique par sa volonté de concurrencer Donald Trump en ligne, même si ce dernier est surtout connu pour son usage intensif de Twitter.
"Nous parions que ce sera un élément efficace pour toucher les gens et rivaliser avec la stratégie numérique de Donald Trump", a affirmé la porte-parole du candidat.
Elle n'a pas précisé quels montants M. Bloomberg pourrait dépenser dans la création de mèmes.
Mais ce dernier, l'un des hommes les plus riches du monde, bat déjà les records de dépenses publicitaires dans cette campagne avec plus de 340 millions de dollars dépensés en trois mois.
Il est également celui qui achète le plus de publicités numériques depuis le début de sa campagne, avec plus de 50 millions déjà investis sur divers réseaux sociaux, selon la société Advertising Analytics.
Alors qu'il n'a participé pour l'instant à aucun débat et ne figurait pas parmi les candidats des deux premières étapes de la primaire, dans l'Iowa et le New Hampshire, il se retrouve souvent accusé "d'acheter" sa place dans l'élection. Dans les sondages nationaux, il est actuellement à la 3e place.