Si les start-up françaises reçoivent toujours plus d'argent des fonds de capital risque, elles en restituent encore peu à leurs investisseurs, selon une étude d'Avolta Partners, un groupe de conseil spécialisé dans les fusions/acquisitions de la tech.
"Les montants investis par les fonds de capital risque" en 2019 dans la tech française "ont bondi de 36% à 4,7 milliards d'euros, tandis que les sorties ont stagné au très bas niveau de 3,7 milliards d'euros (+4%)", note Arthur Porré, le directeur général d'Avolta, en présentant l'étude publiée jeudi.
"Espérons que tout l'argent investi par les fonds de capital risque dans l'écosystème depuis 2010 donnera des sorties significatives un jour ou l'autre", ajoute-t-il.
"Mais pour l'instant, il n'y a guère de signes évidents que le montant de ces sorties va augmenter dans les prochains mois", déplore-t-il.
Lors d'une "sortie", les investisseurs des premiers temps revendent leur participation initiale à d'autres fonds plus importants, à des grandes entreprises, ou bien se rémunèrent à l'occasion d'une entrée en Bourse.
Ils espèrent récupérer plusieurs fois leur mise initiale sur certains investissements, pour compenser les échecs fréquents dans un métier très risqué.
Mais le mécanisme ne semble pas encore fonctionner parfaitement, le montant médian des sorties restant encore faible, selon le baromètre publié par Avolta à "autour de 30 millions d'euros".
Les sorties se font principalement par des ventes à des grands groupes, qui ont représenté 80% des 227 sorties comptabilisées en 2029 par Avolta.
Le reste est constitué par les sorties au profit d'investisseurs privés plus importants (18%), et par les introductions en Bourse (2% des sorties seulement).
Les investisseurs américains restent les acheteurs dominants en 2019, représentant 51% de la valeur totale des sorties, contre 35% aux investisseurs français, et 12% aux investisseurs du reste de l'Europe.
Le dynamisme de l'investissement dans les start-up est une source de fierté du monde français de la tech.
Mais malgré cette effervescence, les entreprises de la tech française sont encore peu nombreuses à avoir grandi jusqu'à avoir atteint le rang de licorne, des jeunes entreprises de la tech valant plus d'un milliard de dollars.
Les pouvoirs publics, exécutif en tête, cherchent aujourd'hui à favoriser la croissance de ces jeunes entreprises pour qu'elles deviennent des sociétés de taille européenne ou mondiale.
A l'instigation du président de la République, les assureurs français se sont engagés en janvier à diriger 6 milliards d'euros vers des investissements boursiers dans la tech et de grands fonds de croissance capables de prendre le relais des fonds de capital-risque initiaux.