Le ministre polonais des Affaires étrangères a demandé lundi à la Chine d'accroître ses investissements en Europe centrale et de supprimer ses barrières douanières au moment où son homologue chinois cherche à obtenir l'assurance que sa technologie 5G intéresse Varsovie.
L'arrestation pour espionnage d'un ex-directeur Huawei en janvier en Pologne avait fait craindre au géant technologique chinois que ce pays d'Europe de l'Est, étroitement lié à Washington, ne souhaite pas déployer sa technologie 5G sur son territoire.
Les Etats-Unis ont interdit à Huawei d'installer sur leur sol des équipements pour la 5G, invoquant des risques pour leur sécurité nationale.
"La Chine investit beaucoup en Europe, mais seulement 5% des investissements de l'Union européenne sont destinés aux pays d'Europe centrale et orientale", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue chinois Wang Yi à Varsovie.
"J'ai encouragé le ministre (chinois) à investir davantage, dans l'intérêt de notre société (...) en Pologne et en Europe centrale", a dit M. Czaputowicz, appelant également Pékin à "éliminer les barrières" douanières et à "s'ouvrir" davantage aux importations en provenance de son pays mais également d'autres pays européens.
Il a cependant souligné la hausse des exportations des produits agricoles polonais vers la Chine.
De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a affirmé avoir reçu l'assurance que Varsovie examinerait la candidature de Pékin pour le déploiement de la 5G.
"Aujourd'hui, j'ai reçu l'assurance du ministre que la Pologne aura une approche honnête, non discriminatoire et équitable envers les entreprises engagées dans le développement de la 5G", a déclaré Wang Yi, selon une traduction officielle.
Les Etats-Unis ont interdit aux réseaux de télécommunications américains de se fournir en équipements auprès de sociétés étrangères jugées à risque, une mesure ciblant Huawei, le géant chinois des télécommunications.
La firme, dont le siège est implanté à Shenzen, dans le sud de la Chine, est depuis longtemps dans le collimateur des autorités américaines, soupçonnée d'espionnage au profit de Pékin qui aurait largement contribué à sa spectaculaire expansion internationale.
Les Etats-Unis n'ont jamais apporté de preuve - du moins publiquement - pour étayer ces accusations, mais ils pressent leurs alliés de se passer des infrastructures de Huawei.
L'Europe est également divisée à ce sujet. L'Allemagne et la Grande-Bretagne ont accepté la participation de Huawei à la construction de leur réseau mais d'autres pays, comme la République tchèque, ont lancé des mises en garde.