La numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, s'est opposée vendredi à toute idée de démantèlement du groupe, évoqué notamment par un co-fondateur du réseau social, affirmant qu'il ne règlerait pas les questions de protection de la vie privée et la montée en puissance des géants chinois.
"Vous pouvez nous démanteler, démanteler d'autres groupes technologiques, mais vous ne règlerez pas les problèmes plus fondamentaux qui inquiètent les gens", a-t-elle affirmé sur la chaîne de télévision américaine CNBC.
Elle a souligné que les préoccupations autour de la sécurité lors d'élections et plus généralement la protection de la vie privée constituaient les dossiers principaux à gérer.
"Bien que les gens s'inquiètent de la taille et du pouvoir des entreprises technologiques, il existe aussi une inquiétude sur la taille et le pouvoir des sociétés chinoises, et la prise de conscience qu'elles ne seront pas démantelées", a-t-elle ajouté.
La volonté de casser la surpuissance de ce groupe aux 2,7 milliards d'utilisateurs mensuels sur l'ensemble de ses plateformes, Facebook, Instagram et WhatsApp, a ressurgi depuis que l'un des co-fondateurs de Facebook, Chris Hughes, a appelé il y a une semaine à démanteler l'entreprise en séparant le réseau social, son activité originelle, des deux autres applications.
Elizabeth Warren, une des candidates démocrates à la présidentielle de 2020, avait aussi proposé récemment de "démanteler" des géants comme Facebook.
Facebook est sous le feu des projecteurs depuis de nombreux mois. Les scandales sur les données privées se sont multipliés, le dernier en date remontant mardi avec la révélation d'une faille par WhatsApp. L'application de messagerie cryptée a été infectée par un logiciel espion donnant accès à tout le contenu des smartphones grâce à un simple appel.
Sur CNBC, Sheryl Sandberg admet que "Facebook a la responsabilité de mieux faire pour regagner la confiance des utilisateurs" en coopérant davantage avec les autorités locales. Elle a évoqué la rencontre récente entre le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et le président français Emmanuel Macron.
Vingt-six pays et géants d'Internet, dont Facebook, ont notamment rallié "l'appel de Christchurch" lancé mercredi à Paris. Ils s'engagent à empêcher le téléchargement et la diffusion de contenus à caractère terroriste.
La dirigeante a par ailleurs estimé que les lourdes réformes que le groupe entend engager ne risquent pas de peser à long terme sur le chiffre d'affaire de l'entreprise, qui fonde largement son modèle économique sur la vente de publicité ciblée sur les préférences des utilisateurs.
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